L’arbitrage de Bouteflika apparaît de plus en plus inévitable dans la gestion du dossier de la restructuration de la télévision nationale. Le projet élaboré par le ministère de la Communication ne semblant pas faire consensus, il apparaît, selon des sources concordantes, que c’est finalement au niveau de la présidence que sera tranchée la question de l’ouverture de l’ENTV aux différentes sensibilités politiques.
Le président de la République devrait se saisir personnellement, dans les prochains jours, du dossier de la restructuration de l’ENTV, a-t- on appris de bonnes sources. Le projet élaboré par le ministère de la Communication ne semble pas faire l’unanimité au sein du gouvernement et ne répond pas aux orientations du président en matière d’ouverture de cette institution aux différentes sensibilités politiques.
«La télévision et la radio doivent assurer la couverture des activités de l’ensemble des partis et organisations nationales agréés et leur ouvrir équitablement leurs canaux», indiquait le communiqué du dernier Conseil des ministres. Mais le document du département de la communication ne fait pas référence à ce droit des partis et des organisations et se confine dans des généralités. Par ailleurs, le projet de textes réglementaires sur l’ENTV remet en cause tous les engagements du gouvernement quant à la création des cinq nouvelles chaînes thématiques et se contente de gérer les cinq chaînes existantes.
Il n’est mentionné nulle part la création de la chaîne sportive ou des quatre autres chaînes annoncées, il y a un an, par Azzedine Mihoubi, secrétaire d’Etat alors chargé de la communication. Ce dernier avait veillé personnellement aux préparatifs de lancement de la chaîne sportive et avait fait aménager, au niveau du CIP (Centre international de presse), trois studios à même d’assurer le bon fonctionnement de la chaîne. En dépit de la réunion de toutes les conditions de son lancement, cette chaîne n’a pu voir le jour.
Le Premier ministre, lui-même absent des écrans de l’Unique, a du mal à assurer une politique cohérente de gestion de cette institution. «Et c’est donc le président de la République qui devra se saisir du dossier et ordonner les changements nécessaires à l’ouverture de la télévision», affirment nos sources. Le projet de restructuration prévoit la modification des statuts de l’ENTV et en faire un groupe, à la tête duquel sera désigné un P-dg, assisté de deux assistants, désignés par le ministre de la Communication. Les chaînes existantes ne font l’objet d’aucune modification statutaire et même le contenu ne risque pas de subir des changements significatifs si l’on se réfère au nouveau cahier des charges du groupe de télévision.
H. M.