La restauration universitaire s’est transformée en un réel débat épineux. Alors que les étudiants retournent de façon graduelle à l’université, certains sont confrontés à la réalité amère du mauvais traitement infligé aux futurs cadres de l’Algérie. Pour en témoigner, nous avons visité hier une des résidences estudiantines à Alger qui atteste d’un état déplorable des restaurants universitaires.
Les prestations universitaires, dont la restauration, font souvent parler d’elles, en particulier entre les étudiants résidant dans les cités U. Vu la qualité de la nourriture, les plateaux ne se font pas désirer.
Nous avons visité hier une des résidences situées à Alger, pour confirmer les «dires» qui circulent autour de la nourriture préparée pour les «futurs cadres» de l’Algérie. Pour témoigner de ce cauchemar qu’endurent les étudiants à chaque repas, nous nous sommes rendus dans un réfectoire estudiantin. Nous avons été surpris par le fait que le prix à payer pour un plat n’ait pas changé depuis plusieurs années, voire des décennies.
Il est toujours à 1.20 dinar par partie du repas (hors d’oeuvre, plat ou dessert). Les universitaires recourent à ces restaurants par manque de moyens. Une fois le ticket en poche, nous nous sommes dirigés vers le hall d’attente. Des dizaines d’étudiants font la queue, attendant leur tour d’être servis. Une odeur très désagréable affecte ce lieu et est due à la saleté constatée depuis la porte d’entrée à celle de la sortie.
«Vous savez, à la longue vous pouvez perdre deux heures de votre journée, et de façon quotidienne, sans vous en rendre compte», nous a indiqué un des étudiants dans la file. Un bruit ambiant très intense dans cet endroit assourdit les personnes présentes, pourtant ce réfectoire est censé être un lieu de pause.
«La pollution sonore émane de la cuisine, elle nous pousse à quitter nos chaises très rapidement», a ajouté le même intervenant. Une fois servi, pour trouver des tables propres, il faut un vrai parcours du combattant. La salle est dans un état chaotique avec des canaux d’assainissement à l’intérieur du réfectoire qui, par l’odeur dégagée, rendent l’air irrespirable. «Comme vous voyez tout est répugnant, et nous sommes obligés de venir car nous ne pouvons pas manger à l’extérieur tous les jours», nous a confié Amine, étudiant en droit.
La nourriture servie sur un plateau en aluminium, semble n’avoir pas été nettoyée, au vu de la saleté flagrante. Le nettoiement ne consiste en fait qu’à débarrasser les plateaux du reste de la nourriture pour les recycler. En ce qui concerne le menu, ce dernier à la base ne constitue pas un repas complet. Les légumes secs se taillent la part du lion ainsi que les pâtes, ce qui provoque aux étudiants des problèmes de côlon, comme nous ont témoigné des étudiants sur place.
Dialogue de sourds…
Quant au confort, il est loin d’être à l’heure du rendez-vous, avec la salle qui n’est pas équipée de chauffage et durant l’hiver c’est encore plus difficile à supporter. Malgré les nombreuses réclamations des étudiants pour améliorer leur situation d’hébergement, les choses n’ont pas changé car nous assistons toujours à des dépassements dangereux qui peuvent se répercuter sur leur santé. «Ils ne pensent pas à nous et la situation ne change pas même si nous crions haut et fort, les responsables ne nous entendront pas», nous a confié Kamel, étudiant en Faculté des sciences économiques de Delybrahim.
M. M.