Il y a un gaspillage des ressources humaines qu’il faut éliminer car il en va de la survie des entreprises. C’est le constat fait par des experts algériens qui affirment aussi que la politique salariale sociale est à bannir. Il faut faire dans la rémunération selon la performance.
Les entreprises algériennes doivent se restructurer pour atteindre un niveau de compétitivité appréciable, limiter le gaspillage des compétences nationales, a affirmé, Moufek Abderahmane, DG de l’Institut national de la productivité et du développement (Inped). Celui-ci intervenait hier, au Forum d’El Moudjahid sur le thème les défis du développement et le programme du gouvernement.
«Aujourd’hui, il y a un gaspillage des ressources humaines qu’il faut impérativement éliminer car il y va de la survie de dizaines d’entreprises.» Pour lui, le futur sera garanti par la capacité de nos compétences à prendre le marché à l’international. Pour cela, et conformément aux directives du ministre de l’Industrie et de la Promotion des investissements, l’Inped a pour mission de développer un certain nombre de formations spécifiques en direction des cadres dirigeants d’entreprises pour assurer la relève.
M. Moufek parle en ce sens, de la transformation de l’Inped en grande école de management de référence internationale qui vise à développer les compétences managériales dans une perspective de faire des entreprises les noyaux des champions économiques. Mis à part la mission de formation à destination des chefs d’entreprises, il a souligné que notre mission est d’assurer également l’accompagnement des entreprises en matière de conseil afin d’améliorer leur processus de production et d’innovation, surtout avec l’élaboration du nouveau système comptable.
«La guerre d’aujourd’hui est par-dessus tout celle de l’innovation et de la compétitivité, il est question aujourd’hui que nos entreprises innovent un peu plus que par le passé.» Puisque, dira-t-il, «nous sommes encore relativement coincés dans les systèmes salariaux du passé». Autrement dit, nous faisons encore dans une politique salariale sociale et non pas dans la politique salariale de performance. La rémunération classique a fait fuir plusieurs compétences algériennes qui se sont imposées et ont réussi à l’étranger.
Il estime également qu’il est nécessaire d’améliorer l’environnement du travail et le système d’information. Toutefois, il relèvera le manque d’utilisation d’intranet par les entreprises, du fait que ce réseau n’est pas très développé, alors que les TIC représentent un instrument incontournable de management et d’efficacité.
Réda Amarani, expert consultant, a indiqué, pour sa part, que la masse salariale sur le PIB est estimée à 18% en Algérie alors qu’elle a atteint 50% dans des pays étrangers et 35% dans des pays émergents. Il dira, en outre, qu’il est possible de créer plusieurs gisements d’emplois et de valeur ajoutée à travers les différents secteurs économiques, notamment celui de la chaîne solaire, l’industrie, le transport maritime et l’artisanat. D’autant plus, argumente-t-il, que l’Algérie a ses compétences qu’il faut préserver. Il avancera que près de 157 000 Algériens ayant le bac + 7 ont été recensés par la Banque mondiale. Khaled Boukhelifa, expert consultant, ex-DG d’une entreprise en énergie, dira, pour sa part, que nos entreprises ont besoin d’accompagnement pour assurer leur intégration sur le marché international.
20 villages solaires créés au sud du pays n M. Boukhelifa a affirmé que 20 villages solaires ont été créés dans le sud du pays par Sonelgaz pour une période de 20 ans. Cependant, ajoute-t-il, l’Algérie continue à ce jour d’importer les panneaux solaires. Le fonds de l’énergie renouvelable, qui a été financé à 2,5 % par la redevance pétrolière, permettra, selon lui, d’encourager le développement de ce type d’énergie, tels le solaire, l’éolien et le nucléaire.
Ce sera un facteur qui devrait créer beaucoup de richesses et constituera une bonne initiative pour l’année 2010. L’Algérie a déjà développé la réalisation de panneaux solaires il y a une vingtaine d’années. Dernièrement, Sonelgaz a pu récupérer l’ancienne unité spécialisée dans la fabrication des poteaux électriques à Rouiba qui se propose de se lancer en partenariat dans la production de panneaux solaires, et ce, afin de minimiser le coût, du fait de l’importation de ces matériaux, en plus du fait qu’il faille développer un gisement ici en Algérie.