L’Algérie s’apprête à négocier dans de bonnes conditions son quota de pêche au thon rouge auprès de la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l’Atlantique (Cicta). Pour le directeur général de la pêche et de l’aquaculture au ministère de l’Agriculture, ces bonnes conditions s’expliquent notamment par le fait que l’Algérie a pêché la totalité de son quota, soit 1043 tonnes, pour 2017.
Cette performance « va renforcer la position de notre pays », a déclaré à l’APS Taha Hamouche. En 2017, rappelle-t-on, le quota de pêche de thon rouge de l’Algérie pour 2017 a été porté à 1043 tonnes, alors qu’il avait été fixé initialement à 546 tonnes par la Cicta.
La réunion de cette Commission en 2014 dans la ville italienne de Gènes, pour définir le plan de répartition des quotas de pêche par pays jusqu’à 2017, a permis à notre pays de bénéficier d’une augmentation graduelle de son quota qui avait été fixée à
243 tonnes au titre de l’année 2014, à 370 tonnes en 2015, à 460 tonnes en 2016 et à 546 tonnes initialement pour l’année 2017, soit environ 2% du Total admissible de captures (Tac). En profitant de l’absence de la délégation algérienne à la 17e réunion annuelle de la Cicta tenue en 2010, cette organisation avait alors réduit le quota de l’Algérie pour le porter à 1% du Tac contre 5% auparavant. Les 418 tonnes retirées avaient alors été partagées entre quatre pays: Libye, Turquie, Egypte et Syrie.
Pour la campagne de 2017, 14 navires thoniers-senneurs battant pavillon national ont pêché le thon rouge entre le 26 mai et le 24 juin 2017. Cette flottille, «de récente constitution, devrait se renforcer davantage dans les prochaines années », a indiqué une bonne source à Reporters. La même source a souligné que l’Algérie est partie prenante dans la lutte contre la surpêche dont a été victime le thon rouge et qu’elle est signataire de conventions internationales de protection des ressources de la mer.
Le 9 juin dernier, notre pays a pris aux Nations unies huit engagements volontaires pour la gestion et la préservation des mers et des ressources marines au terme de la première conférence onusienne sur les océans.
L’Algérie n’est pas considérée comme un gros pêcheur de thon rouge : des données de la Cicta montrent que l’Italie est le principal pays pêcheur de ce poisson avec 45% des prises, suivie du Maroc (14%), de l’Espagne (13%), de la Grèce (10%) et de la Tunisie (7%). Mais notre pays s’engage depuis la conférence de New York à élaborer une étude pour établir une nouvelle aire marine protégée, à lutter contre la pollution marine et la surpêche tout en mettant l’accent sur la sensibilisation des écoliers aux principes de préservation et de valorisation de l’environnement marin. En mai 2017, elle a signé à Malte la Déclaration de Malte MedFish4Ever, pour la « promotion du développement de la pêche durable de petite échelle » notamment et pour la lutte contre la pêche illégale en Méditerranée à l’horizon 2030.
En juin dernier, le World Economic Forum a annoncé que 48 grandes entreprises de pêche, détaillants et entreprises associées ont signé la déclaration de traçabilité Thon 2020, dans laquelle ils s’engagent à empêcher le thon pêché illégalement d’être mis sur le marché. Selon l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), environ un tiers du stock mondial de poisson, toutes espèces confondues, est victime de la surpêche. En général illégale, celle-ci représente chaque année pour les pêcheurs un manque à gagner d’environ 24 milliards de dollars, ou 26 millions de tonnes de poissons.