Contrairement aux grandes villes qui sont relativement bien alimentées en eau potable, les zones enclavées connaissent un déficit en la matière.
Il est impératif de faire parvenir l’eau potable à tous les citoyens, d’autant que l’Algérie a énormément investi dans le domaine, à l’effet d’améliorer la prestation aussi bien au plan qualitatif que quantitatif.
C’est par ces propos que le ministre des Ressources en eau, M. Abdelmalek Sellal, a appelé hier les responsables de son secteur à déployer l’effort nécessaire pour raccorder les zones enclavées et toutes les mechtas au réseau de raccordement à l’effet de les alimenter en eau potable. La priorité est désormais accordée à ces parties du territoire national.
Le ministre s’est dit, d’ailleurs, prêt à reporter certaines réalisations du secteur au profit des projets de proximité. Il a, par la même occasion, mis l’accent sur la nécessité d’utiliser les eaux traitées dans l’irrigation des terres agricoles. 65% des réserves en eau sont destinées à l’irrigation des superficies agricoles des régions du nord. C’est dire l’importance de l’effort à consentir pour assurer cette irrigation et par la même la sécurité alimentaire. «C’est une grande bataille à gagner, par une maîtrise rationnelle de cette ressource», a souligné le ministre, estimant que l’eau est abondante dans certaines régions du pays. Il cite, à titre d’exemple, le barrage de Beni Haroun dont la capacité est de 800 millions de m3 par an.
Selon le ministre, l’année 2011 est celle de la mise en œuvre des décisions prises l’année dernière. Il revient, à cet effet, sur l’entrée en vigueur de la circulaire portant utilisation des matériaux fabriqués en Algérie, surtout lorsqu’ils sont de bonne qualité. Idem pour les bureaux d’études. Pour M. Sellal, nul besoin de recourir aux bureaux d’études étrangers, pour effectuer un strict suivi et des contrôles. Allusion faite aux institutions relevant du secteur, l’ANBT, l’ADE, l’ONA … «Nos cadres et experts sont à la hauteur de cette mission», a-t-il laissé entendre, estimant qu’il suffit seulement de se conformer au cahier des charges. D’où la nécessité de renforcer les moyens d’études et de contrôle. Quand au petit projet ou projet de proximité, il a plaidé pour la création de cellule d’étude au lieu de recourir au bureau d’étude. «Il ne suffit pas de réaliser un projet. Il faut assurer la maintenance et améliorer la qualité de service. Nous en avons les moyens», a-t-il assuré.
Appelant les responsables du secteur à renforcer leurs capacités d’intervention, il a affirmé qu’il est temps de mettre un terme à l’immobilisme. Pour ce faire, il estime qu’il faut dépénaliser l’acte de gestion, d’autant que tous les textes de lois régissant la gestion de la ressource hydrique sont parachevés. «En matière de gouvernance, nous disposons de tous les instruments», a-t-il affirmé. Un décret exécutif a récemment été promulgué. Ce dernier autorise les opérateurs publics et privés à créer des lieux de détente et d’activités physiques au niveau des lacs et certains barrages à l’exemple de Béni Haroun, Djorf El Torba et deux autres barrages dans la région Ouest du pays. Pour le ministre, le temps est à l’inscription de la gestion dans l’ensemble des projets. Ce qui implique l’option d’une démarche collective et intégrée.
La réalisation de 18 nouveaux barrages, 6 grands transferts, 14 projets d’adduction en eau potable, 2 grands systèmes d’assainissement, 40 stations d’épuration est inscrite au titre de ce quinquennat. La capacité de mobilisation escomptée est de 9,1 milliards de m3, soit une dotation passant de 168 litres par jour et par habitant à 175 litres.