Ressources en eau, 30 nouveaux barrages prévus d’ici 2019

Ressources en eau, 30 nouveaux barrages prévus d’ici 2019

Ce sont près d’un million et demi d’habitants qui vont «étancher leur soif»

L’Algérie veut gagner la bataille de l’eau. Pour ce faire, elle se donne les moyens de sa politique.

Trente nouveaux barrages totalisant une capacité de près de 1,5 milliard de m3 seront réalisés dans le cadre du futur plan quinquennal 2015-2019 a affirmé, hier le ministre des Ressources en eau, Hocine Necib. S’exprimant sur les ondes de la Radio nationale, le ministre a souligné que les axes stratégiques concernant le développement du secteur seront maintenus lors du prochain plan. «Nous nous attellerons davantage à optimiser nos investissements et à améliorer la qualité du service public dans la distribution de l’eau», a insisté le ministre.

Il a mis l’accent, ainsi, sur l’ampleur des investissements réalisés par les pouvoirs publics à travers les grands barrages et les ouvrages de transferts d’eau pour réguler les écarts de pluviométrie d’une région à une autre. M.Necib a cité le cas du barrage de Koudiet Acerdoun qui permet de «sécuriser l’approvisionnement» de plusieurs wilayas du centre du pays et le grand barrage de Beni Haroun qui doit alimenter les wilayas de l’est du pays (Batna, Khenchela, Souk Ahras).

Le ministre a mis en avant l’apport de l’ouvrage de transfert d’eau Mostaganem-Arzew-Oran (MAO) qui permet d’approvisionner près de trois millions de personnes dans la région ouest du pays. Concernant le transfert d’eau In Salah – Tamanrasset, «cet ouvrage devrait donner un nouvel élan au développement du Grand Sud du pays avec la création de nouveaux centres de vie sur son itinéraire», a-t-il ajouté. Au sujet de la faible pluviosité enregistrée au cours de l’automne 2013 et l’éventualité d’une situation de sécheresse, le ministre s’est montré rassurant, affirmant que le bilan pluviométrique retrace «une situation globalement d’équilibre» mais avec des différences selon les régions. «Le centre et l’est du pays ont connu un déficit de pluie, mais les régions Ouest (Oran, Tlemcen,Saïda) ont enregistré des apports pluviométriques appréciables», a-t-il estimé.

Il y a quelques jours, la deuxième phase du projet du système hydraulique de Koudiet Acerdoune a été mise en service. Ce sont près d’un million et demi d’habitants des wilayas du centre du pays qui vont «étancher leur soif» grâce à la mise en exploitation jeudi dernier, au profit de huit communes du sud-ouest et du nord-ouest de la wilaya de Bouira, à l’occasion de la visite de travail du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, dans la région.

Outre le barrage d’une capacité de 640 millions de m3, le deuxième plus grand barrage en Algérie, le système Koudiet Acerdoun est ainsi composé de trois grands transferts devant desservir en eau potable environ un million et demi d’habitants dans les wilayas de Bouira, Tizi Ouzou, M’sila et Médéa.

Le premier transfert d’une longueur de 34 km, est déjà mis en service en 2010 et dessert une population de 360.000 habitants située sur l’axe Lakhdaria, Draâ El Mizan, Boghni et Ouadhias. Le transfert d’eau mis en service jeudi dernier par le Premier ministre, d’une longueur de 120 km alimentera près de 320.000 habitants des localités de Aïn-Bessam, Aïn Lahdjar, Aïn Aloui, Sour El Ghozlane et Raouraoua. Les daïras de Sidi Aïssa et Aïn-Lahdjel (M’sila) bénéficieront de cet ouvrage vers la fin du mois de février après la pose de 4500 mètres linéaire de conduites restants. Le troisième transfert, d’une longueur de 194 km devra desservir avant la fin du mois de janvier pas moins de 750.000 habitants des centres urbains situés sur les axes Koudiet Acerdoune-Tablat, Seriet, Sedrat, El Guelb El Kebir, El Azzizia, Béni Slimane, El Omaria, Sidi Nâamane, Berrouaghia, Ksar El Boukhari et Boughzoul. Des volumes d’eau de 26 millions de m3 seront ainsi transférés à partir de ce barrage vers les wilayas de Bouira et de Tizi Ouzou, Médéa (52 millions de mètres cubes) et M’sila (21 millions m3). En tout, ce sont quelque 101 millions de mètres cubes qui seront transférés vers ces wilayas par an.

Le barrage pourvoira, par ailleurs, à l’irrigation de 19.000 hectares de terres agricoles, situées notamment dans la Mitidja-Est (18.000 hectares) et dans la plaine des Issers (1000 hectares).

Le système hydraulique Koudiet Acerdoune qui aura côuté, selon le ministère des Ressources en eau, une enveloppe globale de près de 130 milliards de DA, complète les réalisations de grands projets de transferts d’eau dans plusieurs régions ayant longtemps souffert du manque de cette ressource vitale: Hauts-Plateaux sétifiens, au Centre, dans l’Oranie ou dans l’extrême Sud. De grands transferts pour généraliser l’accès à l’eau potable.

Outre Koudiet Acerdoune, des systèmes de transfert d’eau ont été ainsi réalisés à partir d’un réseau composé de nombreux barrages, dont celui de Béni Haroun, le plus grand d’Algérie, du Chellif, de Taksebt, mais aussi à partir de la nappe phréatique de In Salah.

Opérationnel depuis mars 2011, le mégaprojet du transfert d’eau de la nappe albienne d’In Salah vers la ville de Tamanrasset sur 750 km, d’une capacité d’adduction de 100.000 m3/jour en eau potable, alimentera, outre le chef-lieu de wilaya, des localités situées le long des canalisations comme In Amguel, Tit, Outoul et Arak.

Dans l’Oranie, une région frappée de plein fouet par la sécheresse pendant de longues années, un autre projet de transfert d’eau Mostaganem-Arzew-Oran (MAO), a été inauguré en 2009, mobilisant 155 millions de m3 d’eau par an à partir des barrages du Chellif et de Kedara.