Les syndicats autonomes sont en colère. Ils considèrent que les libertés syndicales sont menacées tant les syndicalistes subissent moult harcèlements.
Une situation qui préoccupe au plus haut point les premiers responsables des syndicats autonomes. Par conséquent, ils ont tiré la sonnette d’alarme. D’ailleurs, ils comptent, à ce titre, interpeller le président de la République, dès la semaine prochaine. C’est ce qui a été annoncé hier, par les principaux responsables de sept syndicats autonomes.
En effet, lors d’une conférence de presse organisée au siège de l’Union nationale des personnels de l’éducation et de la formation (UNPEF), le président de ce syndicat, Sadek Dziri, dira : «Nous allons adresser la semaine prochaine une lettre ouverte au président de la République dans laquelle nous allons attirer son attention sur les violations répétées des libertés syndicales».
Le secrétaire général du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), Lyes Merabet, enchaîne en indiquant que «le président de la République doit prendre toutes ses responsabilités s’agissant du respect de la Constitution, des lois de la République et des libertés syndicales».
Cette levée de boucliers de sept syndicats autonomes, que sont l’UNPEF, le SNPSP, le Syndicat des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP ), le Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes), le Syndicat des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Snapest), le Syndicat des professeurs du paramédical
(SNNPEPM), l’UNPEF et le SNPSP, intervient, pour rappel, après la suspension du secrétaire général du Syndicat des psychologues (Snapsy), Khaled Keddad, qui va être traduit devant le conseil de discipline le 4 juillet prochain. «Ma suspension de mes fonctions après un sit-in devant le ministère de la Santé le 29 mai dernier est un grave dépassement alors que l’Algérie a signé toutes les conventions internationales relatives aux libertés syndicales», dira justement Khaled Keddad ajoutant n’avoir «rien compris aux dessous de cette suspension.
Ce que fait le ministre de la Santé est dangereux et inacceptable». Keddad dira que le Snapsy va organiser des actions de protestations la semaine prochaine pour dénoncer cette mesure, tout en précisant qu’il n’a pas encore décidé s’il se présentera devant la conseil de discipline ou non le 4 juillet prochain.
Le 4 juillet, le Snapsy tiendra trois rassemblements, le premier devant le siège du ministère de la Santé, le deuxième devant la direction de la santé publique de la wilaya d’Alger et le troisième devant la direction de la santé de proximité. Les syndicats autonomes organiseront, à leur tour, des actions de protestation en solidarité avec le syndicaliste suspendu. La date de ces actions sera arrêtée la semaine prochaine.
Les conférenciers étaient sur les mêmes longueurs d’ondes lorsqu’ils ont dénoncé les intimidations et les pressions que subissent les syndicalistes. « Nous sommes ici pour dire que nous défendrons les libertés syndicales de plus en plus menacées et dire aussi non aux atteintes au droit à l’exercice de l’activité syndicale qui est garanti par la Constitution, les lois de la République et toutes les conventions signées par l’Algérie», soutient Sadek Dziri. Meziane Meriane, au nom du Snapest, a posé cette lourde question : « Où sont les partis politiques ? ».
Car, pour lui, « ils sont visibles uniquement lors des campagnes électorales et absents lorsqu’il s’agit de dénoncer les atteintes des libertés syndicales ». Un avis que partage Mohamed Yousfi, premier responsable du SNPSSP, qui dira que « les partis ont le devoir de défendre tous les citoyens ».
Kamal Hamed