Les médecins résidents ont décidé d’organiser, mercredi, trois sit-in régionaux à Alger, Oran et Constantine. Durant ces sit-in, les protestataires feront des dons du sang au profit de la population. Une façon de répondre à ceux qui les accusent d’être peu soucieux du sort des malades et de réitérer, pour la énième fois, qu’ils ne veulent plus d’une «médecine au rabais», mais de qualité pour tous les Algériens.
A l’issue de la réunion nationale du Collectif autonome des médecins résidents (Camra) tenue, hier, à Sétif, les médecins résidents ont décidé d’organiser, le mercredi 15 juin, trois sit-in régionaux à Alger, Oran et Constantine.
S’ils avaient déjà opté pour cette forme de protestation depuis le début de leur mouvement, cette fois-ci, les résidents ont décidé de «rénover» en appelant à un don du sang. «Nous allons essayer d’avoir des camions de collecte de sang. Nous avons décidé d’inviter les associations des malades chroniques qui ont déjà affiché leur soutien à notre mouvement. A travers ce geste, nous voulons adresser un message à nos concitoyens pour leur dire que si nous sommes plus que jamais déterminés à poursuivre notre mouvement ce n’est pas uniquement pour nous, mais aussi et surtout pour eux», a expliqué ce matin le Dr Mohamed Sahnoun, délégué du Camra, dans une déclaration à InfoSoir. «Nous voulons un meilleur système de santé. Nous voulons lancer un débat national sur ce sujet. Nous ne voulons plus de cette politique des chiffres, de fuite en avant. Nous ne voulons pas être complices d’un système de santé qui a prouvé son échec. Nous ne voulons pas d’une médecine de solidarité. Solidarité envers les gens du Sud et des hauts-Plateaux ? Mais ce sont des Algériens qui ont droit à une médecine de qualité», a-t-il ajouté.
Pour ce qui est d’un éventuel recours à un arrêt des gardes, comme rapporté dans notre édition d’hier, notre interlocuteur nous a affirmé que cette option est écartée. «Nous n’arrêterons pas les gardes, nous ne pouvons pas prendre en otage les patients. Nous sommes conscients, nous avons un contrat moral avec les patients. Nous sommes indispensables au sein des hôpitaux. Nous allons définir d’autres options, mais il est hors de question d’arrêter les gardes. Nous n’y toucherons pas».
Par ailleurs, le délégué du Collectif autonome des médecins résidents a rappelé que leur statut n’a pas encore été finalisé et qu’ils n’ont pas encore de réponses pour leurs revendications pédagogiques. «En un mot, nous n’avons rien. En revanche, nous avons gagné une cohésion. Nous avons réussi à unifier nos rangs.
Tous les résidents au niveau national sont unis. Et c’est une réussite», s’est-il félicité. «Depuis les deux marches que nous avons organisées à Alger et à Oran, il y a une cohésion forte qui nous permettra de poursuivre notre mouvement. Nous sommes plus que jamais unis pour la même cause», a-t-il dit.
B.M