Les résidents vont saisir le Conseil constitutionnel

Les résidents vont saisir le Conseil constitutionnel

C’est vers Mourad Medelci, président du Conseil constitutionnel, que les médecins résidents se tournent dans l’espoir de se faire entendre.

Après la “dérobade” qui ne dit pas son nom du président de l’APN, Saïd Bouhadja, qui a refusé de les recevoir jeudi dernier, les médecins résidents ont décidé de s’en remettre carrément au président du Conseil constitutionnel. En effet, les délégués du bureau national du Camra comptent saisir, à compter de la semaine prochaine, l’institution que dirige Mourad Medelci, et ce, pour réclamer réparation quant à l’iniquité, jugent-ils, de la loi 84/10 qui consacre, à titre obligatoire, le service civil pour les médecins.

La décision d’interpellation du Conseil constitutionnel est intervenue, dit-on, après avoir épuisé toutes les voies et tous les recours possibles pour faire aboutir leurs revendications, notamment l’abrogation du caractère obligatoire du service civil. “La décision de saisir le Conseil constitutionnel a été prise aujourd’hui (jeudi dernier, ndlr) par le Camra après le refus de Saïd Bouhadja de nous recevoir”, nous a affirmé, jeudi dernier, le Dr Hadjab Meriem, déléguée du Camra, à la sortie de l’APN. Signalons que le siège l’Assemblée populaire nationale était, jeudi, sous haute surveillance. Des fourgons bleus de la police étaient stationnés tout au long du boulevard Zighoud-Youcef pour dissuader les blouses blanches de rééditer la manifestation pacifique de lundi dernier.

Les représentants du Collectif autonome des médecins résidents algériens (Camra) se déplaceront, avons-nous appris, au début de la semaine prochaine, au siège du Conseil constitutionnel pour y remettre une interpellation sur  “l’anticonstitutionnalité de la loi de février 1984”.  Une loi qui, pour le Camra, consacre l’inégalité entre les différentes catégories des corps professionnels. “Cette loi est injuste vis-à-vis des médecins, puisque les autres corps professionnels d’élite formés par l’université algérienne ne sont pas concernés.

Pour nous, c’est une iniquité flagrante”, expliquera le Dr Hadjab. Dans le même registre, le Camra sollicitera aussi l’organe juridictionnel suprême de la République sur le dossier du Service national, notamment la partie qui concerne les médecins âgés de plus de 30 ans, et ce, pour espérer bénéficier de la dispense au même titre que les autres citoyens algériens âgés concernés par cette mesure de dispense.

Visiblement très déçus, les délégués présents jeudi à l’APN ont déploré la “volte-face” de Saïd Bouhadja, puisqu’ils étaient venus, disent-ils, de Tlemcen, d’Annaba, de Sidi Bel-Abbès et d’autres wilayas. “Nous sommes arrivés sur les lieux, et on nous a dit sèchement que le président refuse de nous recevoir”, témoigne un délégué. La délégation du Camra a décliné poliment l’invitation du président de la commission des affaires sociales et de santé à l’APN, estimant qu’il n’y a rien à dire.

Hanafi H.