Résidence d’Etat : l’énorme fortune de Hamid Melzi dévoilée

Résidence d’Etat : l’énorme fortune de Hamid Melzi dévoilée

L’enquête menée par la section des investigations de la Gendarmerie nationale sur la fortune de l’ex-directeur général de l’entreprise Sahel de gestion de la zone d’État de Club des Pins et de Moretti, Hamid Melzi, a révélé des faits surprenants.

La colossale fortune amassée par la famille de Hamid Melzi, tant à l’intérieur du pays et qu’à l’étranger, est principalement constituée de revenus de dilapidation de deniers publics, de corruption et d’escroqueries de tout genre.

Selon des éléments de l’enquête révélés par le quotidien arabophone Echorouk, la section d’investigation de la gendarmerie nationale s’est appuyée dans ses investigations sur les créances financières de la famille Melzi, en se rapprochant de tous les organismes publics et privés concernés par la gestion des fonds et des biens immobiliers en Algérie.

Une démarche qui a visé l’obtention de précisions sur chaque bien, puis de le vérifier à travers les contrats, les titres de propriété, les factures et les relevés nécessaires pour ensuite vérifier les dates d’acquisition afin de les comparer avec le parcours professionnel et les revenus salariaux du principal responsable, en l’occurrence Hamid Melzi.

Cela a également concerné les périodes d’entrée de ses fils dans le domaine des affaires ainsi que les déclarations de revenus de leurs entreprises respectives au fisc, pour ensuite leur demander de justifier les circonstances de l’acquisition de ces biens conformément au principe de « Renversement de la charge de la preuve » et « Les droits des tiers de bonne foi ».

Les détails ahurissants des biens de « l’Empire Melzi »

Les investigations menées auprès du centre national du registre du commerce ont donc permis de découvrir huit sociétés au nom de Mouloud Melzi, six inscrites au nom de Ahmed Melzi et deux autres au nom de Salim Melzi, précise encore le même journal, citant l’enquête de la gendarmerie nationale.

Les enquêtes ont également révélé des magouilles « légalisée » pour l’obtention de plusieurs biens immobiliers et terrains agricoles par la famille Melzi. Il s’agit de neuf terrains à caractère agricole et industriel de plusieurs milliers d’hectares à Alger, Djelfa et El Bayedh. Selon les éléments dévoilés, ces terrains ont été indument acquis sous d’autres noms pour ensuite les exploités par les frères Melzi.

Par ailleurs, la famille Melzi possède 6 centres commerciaux acquis entre 2006 et 2016 à Staoueli et Chéraga dans la wilaya d’Alger et à Cherchell dans la wilaya de Tipasa. Les investigations ont également découvert huit villas dont trois à Moretti, une à Palm Beach, une à la cité El Qods à Chéraga, une à Hydra, deux à Ouled Fayet. À cela s’ajoutent trois appartements à Kouba, Delly Brahim et un autre acquis dans le cadre de programme du logement participatif.

Un parc automobile de 105 véhicules

Pour ce qui est des biens acquis à l’étranger, la famille de l’ex-directeur général de l’entreprise Sahel de gestion de la zone d’État de Club des Pins, les investigations ont révélé qu’elle possédait une entreprise d’import-export « ALGEXIM » sise à Paris, à côté de plusieurs biens immobiliers inscrits sous le nom de l’épouse de Hamid Melzi suite à une enquête ouverte en 2006 suite à des soupçons de corruption.

Concernant le matériel roulant, les enquêteurs ont découvert, suite à des recherches menées au niveau de la Direction des déplacements des transports et de la circulation routière de la wilaya d’Alger, l’existence de tout un parc automobile sous le nom de la famille Melzi. Il s’agit, en effet, de pas moins de 150 véhicules.

Pour rappel, Hamid Melzi, avait été placé sous mandat de dépôt le 7 mai 2019, d’abord pour « espionnage économique », avant que d’autres chefs d’inculpation, liés à la gestion des résidences d’État de Moretti et de Club des Pins, et l’attribution suspecte de contrats de réalisation à plus plusieurs sociétés.

Le mois de février dernier, la chambre d’accusation près la cour d’Alger a prolongé de quatre mois sa détention provisoire ainsi que celle de l’ancienne ministre de la Culture, Khalida Toumi.