Les internautes doivent faire attention aux données et aux opinions personnelles publiées dans Facebook ou Twitter, d’autant que ces réseaux sociaux peuvent être des vecteurs de la cybercriminalité et que la vie privée n’est pas protégée par la loi.
Les révoltes, les bouleversements survenus dans le monde arabe ont été aidés, favorisés par les réseaux sociaux virtuels (Facebook, Twitter…), en ce qu’ils permettent une diffusion rapide de l’information. Une observation admise par le chargé de la délinquance économique à la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN), Abdelkader Mustfaoui, qui était hier l’invité de la rédaction de la Chaîne III de la Radio nationale. Certes, le représentant de la DGSN a reconnu le droit à tout citoyen d’adhérer à ces réseaux, accéder aux informations diffusées et s’y exprimer, notamment sur son pays. Et ceci «du moment que c’est ouvert au public» et que «ce qui n’est pas interdit ne constitue pas une infraction à la loi pénale », précise M. Mustfaoui.
Et cela même si la DGSN connaît l’existence des mouvements de hackers, notamment Anonymous, qui agissent pour le libre accès des populations à internet. Néanmoins, le représentant de la DGSN a estimé que les internautes doivent faire attention aux données et opinions personnelles, voire intimes qui sont publiées sur ces sites et qui doivent être protégées par la loi. Mais, concède-t-il, la législation en matière de protection des données personnelles, de la vie privée fait défaut, et l’élaboration d’un dispositif législatif nécessite de définir ces donnés et de mettre en place des mécanismes de protection appropriés. En ce sens, le représentant de la DGSN appelle les internautes à «faire preuve de discernement», à «réfléchir », notamment au lieu d’hébergement de Facebook (les États-Unis).
Mais aussi au fait que les données, les photos publiées sont accessibles à tout le monde, peuvent faire l’objet d’une utilisation malveillante, voire contraire à l’intérêt national, laisse-t-il entendre, et que des «limites» s’imposent. Et dans la mesure où les réseaux sociaux peuvent être des vecteurs de la cybercriminalité, dira Abdelkader Mustfaoui, en ce qu’ils permettent la divulgation de données personnelles, la propagation d’œuvres artistiques ou littéraires contrefaites, voire la propagation de la pédophilie. Il s’agit, insiste le représentant de la DGSN, de «sensibiliser» les jeunes de même que les utilisateurs des réseaux Wifi, l’implication des fournisseurs de services Internet étant primordiale au titre de la loi. Cela même si M. Mustfaoui constate que l’anonymat qu’offre internet constitue un obstacle pour les enquêtes criminelles et qu’il est difficile parfois de localiser un criminel qui se connecte à partir d’un cybercafé ou d’un réseau Wifi public ou privé non sécurisé.
CYBERCRIMINALITÉ FINANCIÈRE
L’Algérie n’est pas encore menacée
L’Algérie n’est pas encore fortement menacée par la cybercriminalité financière selon le chargé de la délinquance économique à la DGSN. Dans la mesure où le commerce électronique et le e-banking ne sont pas encore assez développés pour permettre le développement de cette forme de criminalité. Cela même si la DGSN a traité, en janvier et mars 2010, deux grandes affaires impliquant des hackers algériens liés à des organisations criminelles internationales et spécialisés dans le vol de données bancaires à l’étranger. Et cela même si la DGSN a pris conscience de la menace cybercriminelle depuis plus d’une décade et a préparé une stratégie de riposte et de prévention, d’autant qu’un dispositif légal réprime l’atteinte aux systèmes automatisés de données. A ce propos, Mustfaoui Abdelkader a indiqué que 12 affaires d’atteinte aux systèmes de données et 56 affaires de criminalité classique liée aux TIC ont été traitées durant les années 2009 et 2010.
C. B.