Réseaux démantelés et trafiquants arrêtés,La guerre aux faux 1 000 DA s’amplifie

Réseaux démantelés et trafiquants arrêtés,La guerre aux faux 1 000 DA s’amplifie
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Ces fausses coupures ne portent pas le point sur la lettre «B» du mot «banque» mentionné en arabe sur les billets, selon une enquête menée par les gendarmes.

Les éléments de la Gendarmerie nationale, sont en train de battre tous les records de la lutte anti-trafic. En effet, en l’espace de deux ans seulement, plus de trente réseaux spécialisés dans le trafic de faux billets de 200 et 1 000 dinars ont été démantelés, et plusieurs centaines de personnes ont été arrêtées, grâce aux efforts déployés par les brigades de recherches et d’investigation de la GN. Ces fausses coupures ne portent pas le point sur la lettre «B» du mot «banque» mentionné en arabe sur les billets, selon une enquête menée par les gendarmes.

C’est ce détail très important qui a permis à la GN de localiser les faux billets et d’arrêter plusieurs personnes impliquées dans ce trafic, révèle la même source. Les trafiquants de faux billets, pourtant très vigilants, ont omis de mettre le point sur le mot «banque». C’est à partir de là que les faux billets ont été repérés par les enquêteurs de la Gendarmerie nationale, explique la même source. Il s’agit de dizaines de milliards de faux billets qui sont écoulés. Récemment, 500 milliards de fausses coupures de 1 000 dinars ont été saisis dans la wilaya de Mostaganem par la Gendarmerie nationale qui a alerté les banques publiques et privées. Ces établissements financiers procèdent depuis ces derniers jours à une vérification minutieuse de chaque billet de 1000 dinars. Une vérification manuelle, explique notre source, car il est presque impossible de déceler les faux billets même en utilisant les détecteurs de faux billets. Les trafiquants ont utilisé pour cela des machines très sophistiquées.

Selon plusieurs enquêtes menées par les gendarmes, le filtre utilisé par les trafiquants est importé d’Italie, les papiers et filigrane proviennent de Chine. Les réseaux de trafic de faux billets sont bien structurés, que ce soit en Algérie ou dans les autres pays du monde comme l’Italie, la France, la Espagne ou encore la Chine. Le marché algérien semble attirer de plus en plus les réseaux de trafic de faux billets. De son côté, le gouverneur de la Banque d’Algérie est quotidiennement interpellé par les responsables des banques sur cette question. Cette situation excède la Banque d’Algérie.

La Banque d’Algérie passe à l’action

D’autre part, selon l’Association des banques et des établissements financiers (Abef), de nouveaux matériels très sophistiqués seront importés prochainement au profit des agences de banques du pays, afin de faire face au trafic de faux billets qui prend aujourd’hui une ampleur sans précédent. En effet, selon l’Abef, près de 2 000 scanners et des centaines de compteuses de billets seront installés dans les établissements financiers du pays. Plus efficaces pour contrôler et identifier les faux billets, ces machines à compter seront plus adaptées pour vérifier l’authenticité des billets mis en circulation dans les banques du pays. Désormais, les anciennes machines ne font plus de poids. Ainsi, des centaines de milliers de dinars en coupures de faux billets de 200 et 1000 dinars, mais également des fausses pièces de

100 dinars, circulent dans nos banques sans êtres repérés. Souvent, ces faux billets sont dans un état lamentable, ce qui permet aux trafiquants de les sur le marché sans rencontrer de problème. La vigilance est plus que jamais de mise dans les banques, entre autres, la vérification du numéro et la signature que portent ces faux billets. Mais cette prise de conscience n’a pas pu arrêter l’hémorragie de faux billets. Devant cette situation, les banques sont déjà en alerte, et le contrôle a été poussé afin de distinguer les faux billets.

Face à ce contrôle draconien, les trafiquants ont trouvé d’autres solutions. Désormais, ils fabriquent des faux billets de 1 000 dinars dans d’autres pays, en France ou en Chine à titre d’exemple. Cette solution s’avère très payante pour ces réseaux. C’est le cas d’un puissant réseau international qui alimentait Alger depuis Arjowiggins en fausses coupures de 1 000 dinars. Des centaines de millions de fausses coupures de 1 000 dinars ont été découvertes à l’intérieur d’une mystérieuse usine située en pleine forêt, en Seine-et-Marne, à Paris.

Le 18 avril 2009, la police lyonnaise a découvert une importante affaire de fabrication de faux billets de 1 000 dinars. Un réseau a été démantelé lors de ce coup de filet de la police française (polices judiciaires de Lyon et de Marseille) qui a permis d’interpeller près de 200 personnes, selon les propos d’un chef de la sûreté de Lyon, rapportés par une revue française qui dévoile l’affaire.

Ces personnes ont été mises en examen. Aujourd’hui, une quantité de ces faux billets est écoulée en Algérie, selon une source de la Banque d’Algérie. Cette fabrique de faux billets était une vraie passoire pour Alger, à l’instar de plusieurs autres villes du monde. De nouvelles révélations viennent d’être faites par les enquêteurs lyonnais au sujet de cette affaire, et ce, après une année. En effet, après un long travail d’investigation la police lyonnaise a pu localiser d’autres lieux où les trafiquants fabriquaient de grosses quantités de faux billets en dinars, mais également en euro et en dollar. Outre les 20 milliards de centimes en faux billets de 1 000 dinars envoyés vers Alger, le même réseau avait l’intention de transférer d’autres quantités plus importantes, selon les enquêteurs lyonnais.

Par Sofiane Abi