Réquisitoire au vitriol de Mokri contre la politique de Bouteflika durant ses trois mandats

Réquisitoire au vitriol de Mokri contre la politique de Bouteflika durant ses trois mandats

mokri.jpgAbdelmalek Sellal, lors de sa visite à Sidi Bel Abbès, avait annoncé que le Gouvernement commencerait bientôt à faire le bilan des trois mandats du président Bouteflika pour mettre en évidence ce qui a été entrepris.

Abderrazak Mokri, le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), a pris de vitesse les services du chef du gouvernement, faisant son propre bilan de l’action du président Bouteflika.

Un véritable réquisitoire au vitriol, exposé devant un grand parterre de journalistes venu couvrir son intervention, à l’occasion d’une journée d’étude parlementaire sur la loi de finances. Pour le chef du MSP, qui n’y est pas allé du dos de la cuillère, « il y a urgence nationale à mettre un holà à la politique de Bouteflika », sous peine de voir le pays sombrer.

Au passage, il épingle le Premier ministre à qui il reproche de faire valoir les actions du président Bouteflika à différents niveaux, tout en répétant qu’il faut changer de politique. « Si la politique de Bouteflika est aussi positive, pourquoi la changer », ironise Mokri qui fait aussi le reproche à Sellal de « dire la chose et son contraire dans la même phrase ».

“Les échecs de Bouteflika”

Plutôt que des réalisations, Mokri préfère parler d’ « échecs » de Bouteflika. Et il en égrène quelques uns. La corruption qui ne s’est jamais si bien portée que sous Bouteflika. « Nous sommes classés 152 sur 183 pays gangrénés par la corruption », dit-il en se référant aux rapports de Transparency International,« chez qui l’Algérie est abonnée ».

Un autre classement en rapport avec les infrastructures de base. Selon Mokri, l’Algérie pointerait à la 106éme place. A propos d’infrastructures de base, il cite le cas de l’autoroute Est/Ouest qui a coûté, selon lui 12 milliards de dollars. Mais pour l’anecdote, il a oublié de dire que c’est un ministre MSP qui a géré ce projet, générateur de corruption.

Si le renouveau passe par la casse « pourquoi pas »

Sur le plan politique, Abderrazak Mokri accuse le pouvoir d’exagérer délibérément la menace extérieure pour étouffer les aspirations de la société algérienne à la démocratie. « Aujourd’hui, il est vain de faire peur à l’opposition en brandissant comme un chiffon rouge la menace d’une agression extérieure, l’Algérie n’est ni plus ni moins menacée que les autres pays du monde ».

Et pour Mokri, si le renouveau passe par la casse « pourquoi pas », reprenant ainsi à son compte la thèse du « désordre créateur ».

S’agissant de la présidentielle 2104, il reste encore favorable à l’idée d’un candidat de consensus de l’opposition à opposer justement à une éventuelle candidature de Bouteflika. Et à ce propos, il a confirmé, que des contacts sont toujours en cours tant avec les partis qu’avec des personnalités politiques nationales ».