Le chef de l’Etat sortant, Milos Zeman, a été réélu président de la République tchèque pour un second quinquennat , au second tour de la Présidentielle qui s’est tenu vendredi et samedi.
Selon les résultats complets, Zeman, 73 ans, a obtenu 51,36% des voix, alors que son adversaire l’académicien pro-européen Jiri Drahos, 68 ans, a obtenu 48,63% des voix.
Le président Zeman, un pro-russe qui s’oppose à l’adoption de quotas obligatoires de réfugiés, a misé lors de sa campagne sur sa longue expérience mais surtout sur le rejet de l’immigration, en accord avec une grande partie de l’opinion publique, bien que le pays n’est pas touché par la crise migratoire.
Avec un peu plus de deux-tiers de votants (66%), la participation a été importante, en nette hausse par rapport aux présidentielles de 2013 où elle s’était établie à 59%.
Arrivé en tête dans dix des quatorze régions du pays, Milos Zeman a formé le vœu de ne pas décevoir ses électeurs.
Premier président de l’histoire de la République tchèque élu au suffrage universel direct en 2013, Milos Zeman est plébiscité par les milieux ruraux. Ce scrutin a révélé un clivage fort entre un électorat des campagnes, en désaccord avec la politique migratoire de l’Union Européenne et l’électorat des villes, ouvertement libéral.
Drahos, candidat préféré des milieux intellectuels et des grandes villes qui avait pourtant bénéficié du soutien de la plupart des candidats éliminés au premier tour, a reconnu le résultat et félicité son adversaire.
Ce scrutin est organisé alors que la république tchèque est confrontée au problème de formation d’un gouvernement. La réélection de Zeman confortera assurément le gouvernement minoritaire de Andrzej Babis.
Le président a dans ce sens affirmé que sa réélection signifie qu’il laissera le temps à Babis pour former un nouveau gouvernement.
Le président a indiqué que le leader du mouvement ANO disposerait de suffisamment de temps pour négocier avec les autres partis pour constituer une coalition ou un gouvernement susceptible d’obtenir la confiance de la Chambre des députés.
Le gouvernement minoritaire n’a pas obtenu la confiance de la Chambre basse et a dû présenter sa démission, en raison de soupçons de fraude aux subventions européennes qui pèsent sur Babis. Cependant, M. Zeman l’avait de nouveau chargé mercredi dernier de former un nouveau gouvernement.
Le milliardaire populiste Babis a exprimé sa satisfaction à l’annonce de la victoire de son allié, qui avait fait part de son intention de le nommer nouveau premier ministre quelle que soit l’issue du scrutin.
En janvier 2013, Milos Zeman a remporté la première présidentielle au suffrage universel direct, face au candidat de la droite Karel Schwarzenberg.
Le président tchèque entérine les lois adoptées par le Parlement. Il nomme le gouvernement, les membres du conseil de la banque centrale, négocie et ratifie les traités internationaux et il est le chef des forces armées.