Moubarak, allongé sur une civière écoute le juge énumérer les charges portées contre lui par la justice
Ajourné au 5 septembre, le procès de Hosni Moubarak, de ses deux enfants et de son ancien ministre de l’Intérieur, Habib el-Adli, reprend dans un climat égyptien nettement plus apaisé.
Jugé en même temps que ses deux fils, son ancien ministre de l’intérieur ainsi que six de ses collaborateurs, Moubarak revient aujourd’hui devant le justice. L’ex-Raïs, bénéficiera-t-il d’un jugement rapide suivi d’une exécution instantanée à l’image de la sentence de Saddam Hussein ou de Nicolae Ceausescu, ou alors, devra-t-il subir un long procès qui décortiquera les accusations une par une? Ce sont là les interrogations que suscite la reprise, aujourd’hui, du procès de Moubarak. Quelle sentence pour le président déchu? Ajourné à la date d’aujourd’hui, le procès de Hosni Moubarak, de ses deux enfants et de son ancien ministre de l’Intérieur Habib el-Adli reprend donc dans un climat égyptien nettement plus apaisé. est en court. Le jugement de Moubarak et de ses deux fils a été réaménagé, lors de la dernière séance tenue le 15 août dernier, pour que les inculpés soient jugés en même temps que six autres des collaborateurs de M.Moubarak. Ainsi, le président égyptien déchu et son ex-ministre de l’Intérieur Habib el-Adli, seraient jugés lors d’un seul et même procès. La justice accédait ainsi à l’une des principales demandes des avocats des familles des victimes. Cette décision s’explique par le fait que les deux affaires son liées. Il s’agit en effet de l’affaire du meurtre de manifestants (850) lors des contestations populaires qui ont secoué le pays du 25 janvier au 11 février. Le procès du ministre de l’Intérieur a justement été ajourné au 5 septembre à cette fin. Il est effectivement logique et censé d’unifier le jugement des coupables de l’exécution des manifestants. Les consignes sont données, généralement, par ordre pyramidal. Et l’ordre de tirer avec balles réelles sur les manifestants est de toute manière donné du haut de la pyramide. La question est de savoir, si cette décision était unilatérale. Si elle a était prise par une seule personne, ou si elle a eu l’aval de plusieurs personnalités politiques et/ou militaires influentes et qui font partie du cercle rapproché du président déchu. Les investigations entreprises par les autorités qualifiées, risques de faire tomber des têtes. L’annonce que les deux hommes vont être jugés ensemble avait, dès lors, été accueillie par des cris de joie et des applaudissements des avocats des victimes. La diffusion en direct du procès des premiers responsables de la «déchéance de la société», selon des citoyens, fut une expérience unique dans l’histoire de ce pays pauvre de démocratie. Mais le juge, Ahmed Refaat, a décidé, le mois dernier, que la prochaine séance du procès ne serait pas diffusée en direct par la télévision locale. «Toutes les informations seront transmises au grand public et la séance ne se tiendra pas à huis-clos» avait cependant garanti le juge. Il avait, par ailleurs, appelé à un procès juste et transparent. M.Refaat avait surtout insisté sur le «droit de surveillance» de l’évolution des faits. Ayant exhorté la partie civile ainsi que les avocats des familles victimes de lui faire parvenir leurs suggestions, ainsi que les affaires dont ils souhaiteraient faire inculper les accusés par écrit, en promettant de les prendre en considération. C’est aujourd’hui que la bonne foi du juge se manifestera. Cependant, la question qui revient aux esprits est de savoir comment comparaîtra Moubarak aujourd’hui? Toujours couché sur une civière et souvent les yeux fermés, dans le box des accusés, où se porte-t-il mieux et, dès lors, retrouver la position assise plus digne d’une personne de sa sstature?