L’Allemagne est soulagée, samedi 30 mai, après l’annonce d’une reprise d’Opel par l’équipementier Magna pour sauver le constructeur de la faillite. Opel « a désormais une perspective d’avenir », s’est félicitée la chancelière Angela Merkel lors d’une brève conférence de presse en milieu de journée, quelques heures après la fin d’une négociation nocturne marathon pour sauver le constructeur et ses 50 000 emplois en Europe, dont 26 000 en Allemagne.
« Les salariés le méritent, car ils ne sont pas responsables de la situation, c’est au contraire la faute d’une gestion catastrophique de General Motors aux Etats-unis », a-t-elle dit. Le gouvernement allemand, qui a accepté d’avancer 1,5 milliard d’euros à la future société fiduciaire qui sera chargée de transférer Opel de sa maison-mère américaine GM à Magna, « a fait ce qu’il pouvait, et à mon avis ce qu’il devait », a souligné la chancelière.
« En raison de la structure spéciale, les pourparlers ont constitué un vrai test des relations transatlantiques », a-t-elle ajouté. « J’ai parlé au téléphone avec le président américain hier et nous étions en accord pour faire tout notre possible pour parvenir à un bon résultat dans ce dossier complexe », a souligné Mme Merkel. « Cette conversation a clairement influencé les négociations la nuit dernière », a-t-elle précisé.
Les salariés rassurés mais attentifs
Le responsable du comité d’entreprise d’Opel, Klaus Franz, s’est dit « très satisfait » du plan de sauvetage annoncé dans la nuit. « Je suis sûr que la solution choisie tiendra le coup », a observé le représentant des salariés. Mais M. Franz s’est également déclaré sans illusions sur d’inévitables suppressions d’emplois. « Le plus important c’est que cela ait lieu en prenant en compte la dimension sociale, et qu’il n’y ait pas de fermeture d’usine », a-t-il dit, en se prononçant pour une solution qui ne privilégierait pas un pays européen plus qu’un autre.
En Belgique, Rudi Kennes, du syndicat socialiste FGTB, annonce que « dans les prochaines semaines, des négociations auront lieu avec le repreneur au sujet de l’avenir de l’usine d’Anvers » qui compte 2 500 salariés. Le syndicaliste a déjà pu discuter la semaine dernière avec les représentants de Magna. « Ils m’ont paru très professionnels, c’est une bonne nouvelle, mais ce sont des hommes d’affaires donc nous nous attendons encore à de longues et difficiles négociations », a-t-il prévenu.