Reprise des classes aujourd’hui, Un troisième trimestre raccourci pour les terminales

Reprise des classes aujourd’hui, Un troisième trimestre raccourci pour les terminales

Cette année les cours s’arrêteront fin avril ou début mai, donc un troisième trimestre réduit pour rattraper le retard dû aux différents débrayages enregistrés. Pour les bacheliers le compte à rebours a donc commencé et les épreuves du Bac s’annoncent plus que difficiles.

C’est parti ! Finies les vacances, on retrousse les manches. Enseignants, écoliers, collégiens et lycéens reprennent aujourd’hui le chemin des classes. Les vacances de printemps ont été particulièrement courtes cette année pour certaines classes, conséquence directe de la grève des enseignants impliquant des cours de rattrapage durant les repos pédagogiques, notamment pour les classes d’examen.

Cette année les cours s’arrêteront fin avril ou début mai, donc un troisième trimestre réduit pour rattraper le retard dû aux différents débrayages enregistrés. Pour les bacheliers le compte à rebours a donc commencé et les épreuves du Bac s’annoncent plus que difficiles.

A cet effet, le ministère de l’Éducation avait décidé de mettre au point un programme pour le rattrapage des cours perdus en tenant compte de la progression des programmes. Il a été affirmé que les dates des examens de fin de cycle demeurent inchangées telles que fixées officiellement. Pour ce qui est des sujets des épreuves du baccalauréat, le ministère avait annoncé que ces derniers ne porteront que sur les cours dispensés pendant l’année scolaire. Par contre, le Bac blanc est prévu durant le mois de mai prochain et sera suivi d’une période de révision avant le déroulement de l’examen officiel qui aura lieu à partir du 1er juin prochain.

Des instructions ont été données aux différents établissements scolaires afin que les lycées restent ouverts au-delà de 17 heures pour les révisions. Il faut noter qu’une circulaire a été élaborée tout récemment sur la base des recommandations des pédagogues qui ont siégé dans la commission chargée d’examiner les meilleures formules de rattrapage des cours perdus. Cette dernière, qui a été transmise aux 50 directions de l’Education, aux inspecteurs du secteur et aux chefs d’établissements secondaires, insiste sur la nécessité de rattraper les cours perdus, la préservation de l’avancement pédagogique et des rythmes scolaires, tout en prenant en compte la capacité d’assimilation des élèves.

La circulaire plaide pour un plan spécifique à chaque établissement touché par le débrayage des enseignants, et ce, «conformément à une méthodologie pédagogique étudiée au sein des conseils d’enseignement extraordinaires et approuvée par la famille éducative de l’établissement». Le document de la tutelle met l’accent sur le recensement du nombre de cours non dispensés, l’implication des enseignants et des délégués de classe dans les concertations et la nécessité d’informer les parents du plan adopté et des changements éventuels dans les emplois du temps. Pour rappel, le ministère de l’Education nationale avait annoncé la mise à la disposition des citoyens d’un numéro vert (1075).

En vue de faire part de leurs préoccupations, d’être orientés et de recevoir les informations pertinentes dont ils ont besoin, «le but du numéro vert est la mise en place d’un canal direct de communication avec les citoyens au niveau national», avait expliqué le ministère dans un communiqué. La ligne du numéro vert, gratuite exclusivement à partir d’un téléphone fixe, est opérationnelle durant les jours de la semaine et pendant les horaires de travail, précise le communiqué qui a souligné que cette initiative «s’inscrit dans le cadre de l’amélioration du service public» au niveau du secteur.

M. B.

Indisponibilité des infrastructures et surcharge des classes: Les solutions se font attendre

Bien que souligné comme l’un des problèmes majeurs de l’école, le déficit en matière d’infrastructures et la surcharge des classes tarde à être comblé en dépit de toutes les mesures et promesses exprimées par les autorités concernées. Une situation qui pénalise des milliers d’écoliers. C’est aujourd’hui qu’aura lieu la reprise des classes après deux semaines de vacances des écoliers. Cette année scolaire 2013-2014 qui tire à sa fin aura enregistré bon nombre de protestations au terme d’une année semblable aux précédentes. Outre les revendications socioprofessionnelles des enseignants qui ont coûté la paralysie pour les établissements durant un mois ainsi que les contestations des lycéens à l’échelle nationale pour réclamer le seuil des examens c’est au tour des citoyens de réclamer des conditions de scolarisation adéquates.

Plus qu’un problème de surcharge de classes qui est pointée du doigt par les professionnels du secteur, les élèves et leurs parents, la quasi indisponibilité des établissements scolaires est, également, contestée dans plusieurs régions. A Béjaïa près de 4 000 personnes sont sorties dans la rue jeudi pour réclamer un lycée. Bien qu’on est en plein troisième trimestre, les élèves comme leurs parents jugent qu’aucun moment n’est inopportun pour s’insurger contre le sous-développement et l’exclusion de certaines régions qui ne disposent pas d’infrastructures scolaires. C’est à travers une imposante et pacifique marche que les habitants des villages de la commune Ighram de la daïra d’Akbou sont sortis dans la rue pour réclamer la construction d’un lycée pour leur commune.

Quelque 4 000 personnes ont parcouru une dizaine de kilomètres reliant l’unité industrielle au siège de la daïra d’Akbou. Les manifestants ont, en fait, répondu massivement à l’appel de la coordination des villages de la commune d’Ighram. Les mécontents de cette commune se disent mobilisés pour d’autres actions jusqu’à la prise en charge de leurs doléances et pour régler le problème du terrain. Ce qui est à noter par ailleurs c’est que la commune d’Ighram ne constitue pas un cas isolé puisque l’ensemble des wilayas du territoire national accuse un déficit en matière d’infrastructures. Un retard qui a entraîné directement le phénomène de la surcharge des classes, lequel fait beaucoup de victimes parmi des élèves n’ayant pas le droit de refaire une année à cause de ce problème de surcharge.

Dénonçant le déséquilibre existant entre la population des élèves et les capacités d’accueil, le Conseil des lycées d’Algérie a indiqué que «la réussite de la réforme en cours exige des classes ne dépassant pas 25 élèves». Mais dans les faits, cette moyenne est loin d’être atteinte. Les données du ministère de l’Education parlent d’une réception moyenne de l’ordre de 32 élèves. D’autres chiffres évoquent la récurrence des classes qui entassent une quarantaine d’élèves. La réforme engagée dans l’école est, en fait, toujours dans l’attente d’une construction qui comblera le vide qu’enregistre le secteur.

Yasmine Ayadi