Cette année, les cours s’arrêteront le 15 mai, donc le 3ème trimestre sera court pour rattraper le retard dû aux différents débrayages enregistrés durant le 2ème trimestre et continuer en même temps le programme. Des retards qui auront probablement un impact négatif sur les élèves sur le plan psychologique ainsi que sur l’apprentissage.
Finies les vacances. Enseignants, écoliers, collégiens et lycéens reprennent aujourd’hui le chemin des classes. Les élèves ont refusé de payer les pots cassés de la grève des enseignants qui a duré plus d’un mois. Pour les bacheliers, le compte à rebours a donc commencé et les épreuves du Bac s’annoncent plus que difficiles avec un programme chargé, à terminer et des cours perdus, à récupérer.
A cet effet, le ministère de l’Éducation avait décidé de mettre au point un programme pour le rattrapage des cours perdus en tenant compte de la progression des programmes. Il n’avait d’autre choix que d’annuler les examens du deuxième trimestre pour les classes de la troisième année secondaire afin de rattraper les cours perdus lors de la grève observée par les syndicats du secteur.
Pour ce qui est des sujets des épreuves du baccalauréat, le ministère avait annoncé que ces derniers ne porteront que sur les cours dispensés pendant l’année scolaire. Le ministère de tutelle a également donné l’autonomie aux directeurs de wilayas de définir la date du Bac blanc, fixé initialement pour le 24 mai prochain au niveau de l’ensemble des établissements scolaires. Est-il possible de terminer le programme et rattraper les cours perdus ? Les syndicats de l’éducation s’accorde à dire que le rattrapage des cours est possible, mais il faut trouver une stratégie afin d’éviter le bâclage des cours.
Joint hier par téléphone, Messaoud Boudiba, chargé de communication du Cnapeste, répond par l’affirmatif. Mais à condition, expliquet- il, que les enseignants trouvent des formules adéquates pour récupérer ces cours. Boudiba qui dit que la reprise des cours va se faire dans de «bonnes conditions» souligne toutefois, que l’année scolaire n’est pas encore perdue et les cours peuvent encore être rattrapés, il rejoint d’ailleurs l’avis de la ministre de l’Education et estime que «le plus important n’est pas le déroulement des examens du deuxième trimestre, mais le rattrapage des cours». Cependant, Messaoud Boudiba se dit étonné du taux d’avancement des programmes annoncés par le département de l’Education.
«Le taux d’avancement des programmes de 75% avancé par la ministre est erroné. Avec les mouvements de grève répétitifs, les perturbations dans le Sud et les intempéries, il n’est pas possible d’atteindre ce chiffre, sachant que les élèves ont refusé de sacrifier leur congé et leurs jours de repos pour le faire. Pour lui, les élèves de terminale vont être évalués normalement au troisième trimestre. Pour Meziane Meriane, coordinateur du Snapest, «la situation est maîtrisée». Il a indiqué à ce propos que «le temps restant est suffisant pour avancer d’une manière positive et sûre dans l’enseignement des autres chapitres.
Nous devons être tous au service de l’élève et arrêter les cours sans pour autant bâcler le programme». Le syndicaliste n’a pas manqué d’appeler les chefs d’établissements et les enseignants à prendre soin de l’intérêt de l’élève en lui donnant le temps de comprendre à fond ses leçons. Le syndicat tient, par ailleurs, à rassurer les parents d’élèves. A ce propos, il dira : «Ces heures de grève ne sont pas irrécupérables. Bien au contraire, nous avons des méthodes pour rattraper les heures de cours non dispensées».
Pour les classes d’examen du baccalauréat et du BEM, tous les cours s’arrêteront le 15 mai pour laisser place aux révisions. Sur le plan ministériel, il y a lieu de faire le point sur les programmes enseignés au niveau de toutes les classes de terminale à l’échelle nationale pour établir les sujets d’examen en fonction des cours dispensés et assimilés par l’élève au cours de l’année scolaire.
De son côté, le porte-parole du CLA, Idir Achour, a indiqué que la reprise des cours du dernier trimestre s’annonce positive, à condition, précise-t-il que la tutelle ne revient pas sur ses engagements. S’agissant du taux d’avancement des programmes, le syndicaliste l’estime entre 65 et 70%. Pour lui, le troisième trimestre s’annonce difficile avec la chaleur et les cours perdus à récupérer.
Il a, par ailleurs, précisé qu’avec tous les retards enregistrés dans le parachèvement des programmes, ce sont les élèves de 1ère AS et de 2ème AS qui en paieront les conséquences dans les prochaines années. «Les élèves passeront au palier supérieur avec un niveau inférieure au niveau requis. Les pertes en matière de cours participent grandement à la détérioration du niveau des élèves de l’enseignement primaire, moyen et secondaire. «, explique-t-il.
L.A.R.
