Réprimer les militants de l’amazighité, jusqu’à quand ?

Réprimer les militants de l’amazighité, jusqu’à quand ?
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Aujourd’hui, en Italie, à Paris, à Montpellier, des Kabyles se sont rassemblés et ont hissé le drapeau kabyle dans une ambiance, même dans la colère, est emprunte de joie, une ambiance festive.

Pourrions-nous imaginer de telles scènes, ici, en Algérie, le pays des Kabyles ? Non, ce n’est pas demain la veille.



Les interdits, la haine anti-kabyle, (le souvenir de la marche du 14 juin 2001 et les menées racistes organisées par Nourdine Yazid Zerhouni et ses sbires contre les Kabyle à Alger est impérissable), la répression se chargeront avec beaucoup d’entrain et de violence de haine, de mater toute action allant dans le sens de la revendication des droits et des libertés.

Revendiquer un droit, avoir et dire ses opinions politiques, est un crime et une atteinte à la sûreté de l’Etat, tel que défini dans l’inusable conception du parti unique vis-à-vis de ce qui sort de son champ.

LG Algérie

Des partis de l’opposition revendiquent, de leurs côtés, une régionalisation à travers la décentralisation des prérogatives de l’Etat et des centres de décisions.

Le pouvoir central, pétri et sorti du moule de l’unicité de pensée, du mépris de l’autre, du despotisme, du totalitarisme, se voit acculé de toutes parts! C’est l’Algérie toute entière qui crie sa colère, sa mal-vie, son ras-le-bol et son refus de subir encore la dictature depuis… 1962.

Lundi 20 avril, le 35e anniversaire du printemps berbère sera célébré bruyamment, c’est-à-dire à travers des marches et des rassemblements. C’est le premier mouvement populaire contre la dictature du parti unique en Algérie. Ses acteurs revendiquaient (et revendiquent toujours) la reconnaissance de la dimension amazighe de l’Algérie.

Ne pas le célébrer aujourd’hui c’est insulter le passé de l’Algérie.

En effet, l’Algérie est amputée de son identité première: son identité amazighe ! Demain, le RCD et d’autres mouvements, à travers des marches populaires, interpellera ce pouvoir, sourd, pour officialiser une langue, une langue qu’il a méprisée, qu’il méprise, une langue ancestrale, la langue de Massinissa, une langue qui a vu venir l’Islam et l’expansion de l’arabo-islamisme sur l’Afrique du nord, l’antique Tamazgha.

Achour Boufetta