Répression du Hirak : Tebboune s’explique

Répression du Hirak : Tebboune s’explique

Depuis le début du mois de mai, les manifestations du Hirak ont été marquées par une vague de répression. En quelques semaines, le nombre de détenus d’opinion est passé de 112 à 201 hirakistes incarcérés.

Dans un entretien accordé au magazine français Le Point, le président Abdelmadjid Tebboune s’est exprimé sur les dernières manifestations hebdomadaires ainsi que la vague d’incarcérations visant les militants et les manifestants du Hirak.

En effet, le chef de l’Etat a une nouvelle fois évoqué « le Hirak béni », estimant que les dernières manifestations n’ont rien à voir avec « le Hirak originel » qui, selon lui, réclamait l’organisation d’une présidentielle (du 12 décembre 2019).

« Je n’utilise plus ce mot (Hirak) parce que les choses ont changé. Le seul Hirak auquel je crois est le Hirak authentique et béni qui a spontanément rassemblé des millions d’Algériens dans la rue. Ce Hirak-là a choisi la voie de la raison en allant à l’élection présidentielle« , a-t-il dit.

« Aujourd’hui, on trouve de tout, dans ce qui reste du Hirak, il y en a qui scandent ‘État islamique !’ et d’autres qui crient ‘pas d’islam !’ (…) Ce n’est pas le Hirak originel. C’est très hétéroclite« , a estimé le chef de l’Etat.

« J’ai été le premier à tendre la main aux Hirakistes » (Tebboune)

Questionné sur la vague de répression contre les Hirakistes, le président Tebboune a répondu qu’il était le premier à « tendre la main » et à recevoir des militants du Hirak.

« Lorsque les marches, après la présidentielle, rassemblaient encore de 20 000 à 25 000 manifestants à travers le pays, j’ai été le premier à tendre la main aux gens du Hirak et à les recevoir (…) Ensuite, on a commencé à libérer des détenus pour arriver à 120 relaxés. Les gens continuaient à me critiquer, mais j’ai continué à faire des gestes« , a-t-il rappelé.

Pour lui, la dernière grâce présidentielle (de février 2021) a été interprété comme une faiblesse par certaines parties. « Les gens pensaient qu’on était dos au mur, mais ils se trompaient », a-t-il lancé.

« Le manifestant et le policier qui maintient l’ordre public sont les enfants de la même République. Je n’ai pas le droit de les laisser s’affronter. D’autant plus que les appels à la violence étaient clairs », a ajouté le président Tebboune.

Il convient de rappeler que les manifestations des trois derniers vendredi du hirak ont été empêchées à Alger, malgré le pacifisme des marches. Selon le dernier décompte établi par le CNLD, 201 détenus d’opinion croupissent actuellement dans les prisons de « l’Algérie nouvelle ».