Représentation syndicale dans les entreprises privées et étrangères,Qu’apportera de plus la 15e tripartite ?

Représentation syndicale dans les entreprises privées et étrangères,Qu’apportera de plus la 15e tripartite ?
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Cette fois-ci, c’est la première fois qu’il sera question de parler de la représentation syndicale dans le secteur économique, dont le privé et les entreprises étrangères.

Maintenant que l’ordre du jour de la prochaine tripartite a été fixé par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, les partenaires du gouvernement, à savoir cinq organisations patronales en plus du FCE et l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA) auront à se préparer en fonction de ce menu socio-économique.

Cependant, pour cette fois-ci, c’est la première fois qu’il sera question de parler de la représentation syndicale dans le secteur économique, dont le privé et les entreprises étrangères. Ainsi, les réformes politiques s’inviteront à ce cadre de concertation qui se limitait dans le passé à l’augmentation du Smig et autres dossiers. Dans ce cadre, l’UGTA réunira dans les prochains heures les douze fédérations affiliées à ce syndicat.

Il sera question de rendre des rapports détaillés sur la situation des secteurs représentés, notamment en ce qui concerne l’application des conventions de branches, ce qui est un vrai casse-tête au niveau du secteur économique public et privé, d’autant que rien n’oblige ce dernier à appliquer ce qui a été signé par les autres.

LG Algérie

Sur ce point, le ministre du Travail, Tayeb Louh avait annoncé il y a plus d’une année que son département compte proposer dans le cadre de l’amendement du code du travail, un article qui impose aux entreprises qui relèvent du même secteur d’appliquer les conventions de branches bien qu’elles n’ont pas été signataires. Une mesure qui ne plaira pas à toutes les entreprises qui n’arrêtent pas de se plaindre de leur situation financière. Toutefois, le gouvernement a choisi comme d’habitude, la centrale syndicale comme partenaire pour parler de la représentativité syndicale alors que la réalité sociale a montré que la maison de Sidi Saïd est dépassée par la montée de l’influence des syndicats autonomes, notamment dans les secteurs de l’éducation et la santé. Et même au niveau du secteur économique public, les travailleurs mènent leur action syndicale sans l’aval de la section syndicale affiliée à l’UGTA. La question de la représentation syndicale sera abordée d’une manière particulière au niveau des entreprises étrangères sachant que les dépassements ne maquent pas au niveau de celles-ci. Alors qu’il n’y a pas de syndicat qui représente les travailleurs, ce qui est le cas aussi au niveau du secteur privé.

Dans ce cadre, il y a quelques mois, le ministre du Travail avait déclaré lors d’une séance plénière de l’APN et consacrée aux questions orales qu’il y a plus de 3 000 infractions au code du travail qui ont été recensées au courant de l’année 2009 par les inspecteurs du travail auprès des sociétés étrangères implantées en Algérie et opérant dans divers domaines d’activités.

Les rares chiffres qui existent indiquent que le taux de syndicalisme dans le secteur privé algérien ne dépasse pas les 3%. Et pourtant, l’activité syndicale est un droit consacré dans la législation du travail. D’ailleurs, dans le code du travail, le droit à l’activité syndicale est considéré comme un des droits les plus fondamentaux, au même titre que le salaire et le congé. Ainsi, on se demande sur quelle base la centrale syndicale présentera son rapport alors qu’elle-même n’est pas assez représentative au sein du secteur économique alors qu’elle est tout à fait absente dans les entreprises étrangères. Du côté de l’exécutif, les services du gouvernement ont déjà leur propre rapport. Mais on ignore comment l’activité syndicale sera introduite dans les entreprises étrangères. Par ailleurs, cette rencontre tripartite se penchera sur le dossier des retraites, des mutuelles, des conventions de branches et l’augmentation du salaire minimum garanti (Smig), une augmentation qui pourrait être de 5000 da bien que le patronat s’est montré réservé à une nouvelle augmentation vu la situation financière des entreprises.

Du côté du patronat, les choses bougent aussi. Dans ce cadre, M. Naït Abdelaziz, président de la Confédération nationale du patronat algérien, présidera une réunion de travail avec les présidents des unions professionnelles, affiliées à la CNPA, le 24 septembre prochain. Lors de cette 15e tripartite, les groupes de travail chargés de travailler sur plusieurs mesures relatives à l’environnement de l’entreprise, vont présenter leurs rapports.

Par Nacera Chenafi