Bouguerra Soltani, président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), a appelé à la suppression, de façon progressive, de l’article 31 bis de la Constitution consacrant le système de quota d’un minimum de 30% pour la représentativité de la femme dans les assemblée élues et son remplacement par le principe d’égalité des chances et ce après avoir assaini l’environnement politique des dérives qui le caractérisent actuellement et qui demeurent un véritable blocage pour la progression de la femme.
Le président du MSP a vivement critiqué cette disposition de la loi organique promulguée en 2009 estimant que le système des quotas, institué dans le cadre des réformes politiques, obligeant les partis politiques à mettre au minimum 30% de femmes sur les listes des candidatures aux instances élues a «permis une évolution quantitative en terme de présence féminine dans les assemblées mais il a consacré la médiocrité, porté atteinte au Parlement dans ses deux chambres et a diminué l’importance des assemblées élues locales», a-t-il indiqué lors de son intervention à l’ouverture des travaux de la rencontre intitulée
«La femme et la famille dans la prochaine Constitution», organisée hier au siège de son parti à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale de la femme, célébrée le 8 mars de chaque année. Soltani a relevé les grandes contradictions existantes dans l’actuelle Constitution, estimant que «l’article 29 consacre le principe de l’égalité entre l’homme et la femme dans les droits et les devoirs alors que l’article 31 bis vient contredire ce principe en imposant un quota fixe pour les femmes».
Pour lui, «le problème ne réside pas dans la Constitution et ses différentes dispositions qui consacrent l’égalité entre l’homme et la femme dans les droits civiques et politiques mais il est dans l’environnement dans lequel évolue et vit la femme et qu’il est urgent de l’assainir».

Soltani estime que l’assainissement de l’environnement politique actuel «corruptible et complexe» est une urgence. «Le problème ne se situe pas dans la candidature de la femme mais dans l’environnement politique qui n’est pas très saint et qui ne permet pas à la femme de faire de l’exercice politique dans le respect des règles de la société», a-t-il dit. Pour lui, l’acte de légiférer doit prendre en considération les spécificités et les caractéristiques de la culture algérienne. «Si on applique la Constitution après l’assainissement de cet environnement, on se rendra compte que nous avons une Constitution exemplaire», a-t-il indiqué.
Selon Soltani, la situation actuelle a eu des conséquences fâcheuses sur la femme et sur son statut dans la société. «La femme se trouve comme un décor sur la scène politique. Au plan social, elle rivalise avec l’homme, néglige ses spécificités et se noie dans les problèmes familiaux», a-t-il indiqué. Outre l’assainissement politique et pour dépasser cette situation, le président du MSP propose à la femme de mener un combat sur deux autres fronts.
Le premier concerne l’aspect culturel, lui permettant de retrouver sa reconsidération et sa véritable place au sein de la société, loin de toutes les idées débattues par les courants extrémismes mondiaux sur ce sujet. Pour lui, ce combat va lui permettre de retrouver sa dignité et que son rôle est complémentaire et non concurrentiel avec celui de l’homme. Le combat sur le deuxième front doit mener à la suppression de toutes les disparités sociales à l’origine des distinctions constatées dans les droits et les devoirs sous prétexte de considérations et spécificités géographiques, établies préalablement.
Nouria Bourihane