Finalement et après un début qui ne le laissait pas prévoir, le procès en appel de «Khalifa Bank» a été reporté par le président du tribunal, M. Menouer Antar, à cause de la non production des actes de décès de deux prévenus déclarés morts. Ainsi, dès la matinée, tout était prêt pour ce second acte que certains voyaient comme un remake du premier alors que d’autres s’attendaient à une aggravation des peines, tant le président désigné était connu pour sa rigueur dans l’application de la loi.
Dès l’entame du procès, le président fit l’appel des 75 prévenus concernés par ce procès en appel et il constata que 11 d’entre eux étaient absents, dont 6 déclarés décédés. Mais un autre constat a été fait, c’est que pour deux d’entre les inculpés déclarés décédés, Djamel zerrouk (Directeur financier de la Khalifa Airways dissoute) et Ahmed Barbara (ancien Directeur-adjoint de la Mutuelle générale des Travailleurs de la Poste et des Télécommunications) il n’y avait pas d’actes de décès versés dans le dossier. Il a été aussi constaté que le nom de l’accusé Aggoune El Hadi (commerçant) ayant introduit, selon son avocat, M. Abdelkader Brahimi, un pourvoi en cassation ne figure pas sur la liste des accusés, appelés à être rejugés.
Le ministère public, représenté par M. Boughaba Mohamed-Amine fit remarquer au président que le procès pourrait continuer en considérant que les prévenus déclarés décédés étaient considérés comme absents jusqu’à production des actes de décès. Les choses en restèrent là durant la matinée et, après une pause d’une demie heure, le tribunal revint et le président commença l’appel des témoins au nombre de 325 parmi lesquels ont été cités MM. Medelci Mourad, Tebboune, actuel ministre de l’Habitat, Abou Djerra Soltani président du MSP, Abdelmadjid Sidi-Said, le patron de l’UGTA, Hannachi, président de la JSK ainsi que plusieurs autres personnalités de divers horizons.
Ayant remarqué que ceux qui se trouvaient dans la salle d’audience s’étonnaient du nombre important d’absents, surtout qu’aucun ministre ou autre personnalité politique ne s’est présenté, le président du tribunal précisa que ces absences n’étaient pas graves en soi puisque, d’un coté il pouvait les appeler à n’importe quel moment pour venir témoigner et, de l’autre, ils seront convoqués selon un calendrier préétabli par le tribunal suivant le dossier et le moment où ils devront être cités à témoigner. Une autre absence a été remarquée, cette fois parmi les prévenus, c’est celle d’Ali Aoun, l’ex PDG de SAIDAL dont l’état de santé serait défaillant et qui l’aurait empêché de se présenter hier.
Finalement donc et à la reprise du procès aux environs de 14 h 30, le président annonce, au milieu d’un brouhaha indescriptible, le report du procès à la prochaine session. Enfin, et concernant l’extradition de Khalifa, Me Miloud Brahimi a déclaré que « jamais je n’ai vu une personne extradable détenue pendant cinq années sans qu’aucune suite ne soit donnée à la demande du pays qui a demandé son extradition en respectant toutes les procédures internationales ».
Tahar Mansour
120 milliards de dinars de dettes cumulés par Khalifa Bank
La dette de Khalifa Bank arrêtée jusqu’à présent est de l’ordre de 120 milliards de DA, a indiqué, mardi à Blida, le liquidateur judiciaire de cette entreprise privée, Mouncif Badsi. Le liquidateur judiciaire a souligné dans une déclaration à l’APS, en marge du procès de Khalifa Bank, que le montant de la dette de cette dernière pourrait être revu à la hausse, la liquidation n’étant pas encore achevée. L’affaire Khalifa Bank a éclaté après la découverte par la Banque d’Algérie d’un trou de 3,2 milliards de dinars. Un liquidateur judiciaire a été désigné à la tête de cette banque en mars 2003.
Badsi a également fait savoir que le déficit cumulé depuis le début de la liquidation est de l’ordre de 100 milliards de DA. Par ailleurs, il a relevé avoir reçu plus de 600.000 demandes d’indemnisations des particuliers épargnants et que 80.000 parmi eux ont déjà été indemnisés. Il s’agit des déposants concernés par les indemnisations ne dépassant pas les 600.000 DA, a-t-il expliqué.
Pour les titulaires de comptes importants concernés par l’épurement fixé à 5% de la valeur des sommes déposées, Badsi a précisé que parmi les 12.000 postulants concernés, 500 seulement n’ont pas encore été remboursés. Il a enfin affirmé qu’il n’est en mesure de rembourser aucun épargnant à 100%, faute d’argent.