Insatisfaits. Les avocats de la défense l’étaient hier. Et pour cause ! Dans une déclaration à l’Econews, la plupart d’entre eux ont exprimé leur mécontentement quant à la gestion de l’audience par le juge du siège Antar Menouar qualifié même de brouillon qui s’empêtre dans ses dossiers. « C’est mal parti pour nos clients », estime Me Belkhiri, défenseur de l’ex-directeur de l’école de police de Aïn Bénian.
Les robes noires iront plus loin en estimant que ledit magistrat ne maîtrise pas l’affaire. « La preuve il y a des irrégularités dans la procédure ». L’avocat général, M. Boughaba, n’a pas échappé non plus aux critiques des avocats qui lui reprochent sa méconnaissance parfaite de la procédure. Nous sommes loin, très loin de la manière avec laquelle a été traitée la première affaire en 2007.
Mme Fatiha Brahimi et M. Rachid Abdelli, deux magistrats procéduriers et auxquels aucun détail n’a échappé à l’époque », nous dira Me Bachi. Aussi, dès le début de l’audience et après l’appel des accusés, des témoins et des parties civiles, une véritable bataille de procédure s’est engagée entre les défenseurs et le tribunal.
D’abord, les certificats de décès deux accusés morts depuis n’ont pas été versés au dossier pour que le tribunal puisse délibérer et prononcer l’extinction des poursuites. Ensuite, un autre accusé qui a pour défenseur Me Abdelkader Brahimi n’a pas été porté sur la liste de ceux qui se sont pourvus en cassation et dont la cour a accepté l’interjection de l’appel.
Tout cela s’est produit avant même la constitution du tribunal criminel. C’est-à-dire la détermination de sa composante, dont les jurés, qui devront être présentés à l’ensemble des parties pour être acceptés ou récusés. C’est la raison pour laquelle le magistrat Antar Menouar avait suspendu la séance de la matinée pour délibération. A la reprise de l’audience, il prononcera le report du procès à la prochaine session criminelle qui se tiendra selon Me Belloula au mois de juin prochain.
Par ailleurs, il faut signaler que contrairement à 2007, les accusés, notamment ceux comparaissant libres n’étaient pas stressés ni crispés. La peur, voire la hantise de se voir signifier des mandats de dépôt à l’audience a complètement disparu. Ils étaient très détendus, et ont même trouvé le moyen de se remémorer les évènements d’alors non sans en rire en se rappelant les auditions de chacun d’entre eux.
Faouzia Ababsa