La présidente du tribunal criminel près la cour d’Alger a décidé, hier, le report de l’affaire impliquant 12 terroristes dont Hassan Hattab, Saïfi Amari alias El-Para et Droukdel Abdelmalek à la prochaine session criminelle.
Le motif du report de cette affaire, impliquant les 12 accusés, réside dans “le pourvoi en cassation interjeté par le prévenu Toumi Mohamed contre l’arrêt de la chambre d’accusation qui le renvoie devant les assises d’Alger, et sur lequel la Cour suprême n’a pas encore tranché”.
La magistrate a ainsi ordonné le report de l’affaire le temps que la Cour suprême rende son arrêt. Aussi, en l’absence de la défense d’un des accusés arrêté récemment alors qu’il était en état de fuite. La défense des accusés a demandé la présence de Hassan Hattab et d’El-Para “même comme témoins”, selon Me Hassiba Boumerdassi.
La présidente du tribunal criminel, la juge Cheniti Dehbia, a ouvert l’audience par l’appel des accusés présents qui ont décliné leur identité, un accusé le nommé Chemmami Mohamed qui se trouvait en état de fuite, selon le renvoi d’appel, était présent dans le box, il a déclaré à la juge qu’il venait d’être arrêté et qu’il a été informé la veille de l’audience.
“Je n’ai pas pu informer mon avocat et je n’ai été ni auditionné ni entendu par la justice”. La juge prend note de sa demande avant que le représentant du ministère public ne fasse remarquer dans son réquisitoire que l’un des accusés présent a fait un pourvoi en cassation et le verdict n’a pas été prononcé et qu’une décision de non-présence n’a pas été lancée à l’encontre de Abderezzak El-Para de demander le report de l’affaire.
La défense ne s’est pas opposée à cette décision mais Me Boumerdassi a insisté sur la présence des principaux accusés dans cette affaire ; Hassan Hattab ex-“émir” du GSPC et El-Para ex-“émir” de la zone est. “Nous savons qu’ils sont libres et sont chez eux, même s’ils avaient bénéficié des mesures de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, nous demandons leur présence même en tant que témoins !” Me Amine Sidhoum est allé dans le même sillage.
“Hattab parle dans les colonnes de la presse, il existe donc. Nous voulons qu’il se présente au tribunal pour répondre aux accusations aussi”. Pour le report, il déclare qu’“on n’a pas le choix”, avant de remarquer que ce même accusé a déjà fait un pourvoi qui a été rejeté.
Mais l’accusé Brahimi Nabil interrogé par la juge a répondu sur un ton irrité. “Je ne peux attendre, ça fait plus de 32 mois que je suis détenu, je n’ai aucune relation avec cette affaire ni avec ces gens, je n’ai pas eu d’affaire avec le terrorisme, je ne peux pas attendre encore sinon je vais me faire pendre et en finir !”
Après une demi-heure de délibérations, la présidente du tribunal décide “le report de l’affaire à la session criminelle prochaine”. L’affaire a été déjà reportée en avril passé, les mis en cause doivent répondre des chefs d’inculpation d’appartenance à groupe terroriste dont le but est de semer l’effroi au sein de la population et créer un climat d’insécurité, de participation à des actes terroristes avec l’usage d’explosifs et homicide volontaire avec préméditation et guet-apens.
Parmi les accusés figure Hassan Hattab ex-“émir” du GSPC qui s’est rendu aux services de sécurité en 2007, Abderazzak El-Para ex-“émir” de la zone est en détention actuellement, Rabie Chérif Saïd alias Abou Zakaria ex-chef de la commission médicale du GSPC qui s’est rendu aux services de sécurité aussi. Ces accusés sont considérés comme étant en fuite “d’autant qu’ils n’ont pas été auditionnés par le juge d’instruction chargé de l’enquête”, selon une source judiciaire.
Selon l’arrêt de renvoi, les faits remontent à 2006 lorsque les services de sécurité ont réussi dans un accrochage avec un groupe terroriste dans la région de Haïzer dans la wilaya de Bouira à neutraliser quatre terroristes et arrêter l’accusé, Toumi Mohamed, qui même blessé, avait quand même pu tuer trois éléments des services de sécurité.
Ce dernier aurait reconnu durant l’enquête appartenir à un groupe terroriste activant dans la région de Bouira en donnant le nom de ses membres. Il a également reconnu son implication dans plusieurs opérations terroristes, comprenant des attentats, des homicides et des enlèvements.