Nommé par le ministère de la Culture à la tête du «Festival culturel national du film amazigh», à la fin du mois de novembre 2018, le réalisateur Ammar Tribèche a fait le point, hier, sur l’organisation de la 17e édition dédiée à l’expression cinématographique de la culture amazighe. A l’occasion de sa participation à une émission sur Radio culture, Ammar Tribèche a annoncé le report de l’édition en précisant que la date exacte et le programme final du festival -déjà reporté à deux reprises-seront officiellement annoncés le 24 février prochain.
En effet, évoquant les difficultés à réunir les quotas nécessaires à l’organisation des concours, Ammar Tribèche a annoncé que le comité de présélection du festival avait déjà reçu 10 courts métrages, 8 films documentaire et 2 films d’animation, mais n’avait réussi pour l’heure que la sélection d’un seul et unique long métrage. Le responsable estimera à ce titre que le minimum requis est de réunir trois œuvres dans la catégorie long-métrage pour la tenue de la compétition dans de bonnes conditions. «Le délai de dépôt des films est normalement clôturé, mais dans la pratique, si on nous propose encore un film de qualité nous pourrions le retenir (…) Mais dans tous les cas, même, si nous nous retrouvons avec un seul film inscrit pour la compétition long métrage, nous lui décernerons néanmoins le prix qu’il mérite».
Le nouveau commissaire du festival expliquera, par ailleurs, que cette situation, de la faible production du cinéma amazigh était à l’image du reste du cinéma algérien et pousse les responsables du festival à s’y adapter. «Il est de mise qu’un festival ne sélectionne que des œuvres récentes de moins de deux ans, en général, cependant, au vu de la situation du cinéma nous n’avons pas cette possibilité. » Le Festival du film amazigh, dont l’une des priorités reste, pour rappel, la promotion du cinéma réalisé en langue amazigh, Ammar Tribèche nuancera néanmoins en expliquant que l’objectif était également la promotion de la culture.
«Le festival se penche sur tout ce qui touche à la culture amazighe, pas forcément la langue. Nous avons d’ailleurs reçu un film sans parole, mais il représente à mon sens beaucoup plus l’amazighité que certain films parlants». Il annonce également que l’organisation de cette 17e édition se fait «en concertation avec le ministère de la Culture» et nécessitera encore un «certain délai en estimant que «la préparation de ce type d’événement demande du temps, nécessaire pour visionner les œuvres et obtenir les visas auprès du ministère de la Culture. Par ailleurs, nous avons également à préparer la documentation du festival, les catalogues…»
Certains éléments du programme ont toutefois était confirmés, hier, notamment la tenue d’un Master Class, dédié à l’écriture des scénarios, des conférences sur l’histoire du cinéma amazigh animées par Ahmed Bedjaoui, mais aussi un double hommage à Djamel Allam et au producteur Youcef Goucem. «Le hasard a voulu que Djamel Allam réalise un court métrage « Banc public » réalisé par Youcef Goucem, qui sera diffusé durant le festival pour leur rendre hommage».