« Votre rendez-vous dans un mois, inchallah ». « Nous sommes désolé, les appareils sont en panne ». « Votre rendez-vous est passé, revenez le mois prochain ». Les malades sont souvent ainsi découragés au niveau des centres hospitalo-universitaires (CHU), dans l’espoir toujours de décrocher un rendez-vous pour subir une intervention chirurgicale.
Lors de notre tournée, nous avons rencontrés beaucoup de cas pareils ; de malheureux malades qui attendent, des fois, pendant des mois. Les plus malheureux sont morts, tués par la maladie ou par la longue attente de ce rendez-vous qui ne se donne qu’à ceux qui ont la chance de connaître quelqu’un dans le secteur, même un simple agent de sécurité !
Les rendez-vous dans les hôpitaux publics ne sont que des calmants
T. Hocine nous raconte qu’il s’était présenté à l’hôpital Ben Badis, à Constantine, pour y subir une opération chirurgicale. Il se voit donné un rendez-vous dans deux mois à cause du manque de place. Le jour du rendez-vous, on lui annonce que son opération a été reportée au mois prochain, ensuite le mois prochain etc.
Transporté en urgence à l’hôpital, à cause de douleurs atroces, on lui administre des calmants, nous dit-il, en attendant la mort peut-être !
Z. S. nous raconte qu’elle croyait qu’elle allait en finir avec la souffrance lorsqu’on lui fixa le rendez-vous de son opération à l’hôpital de Ferdjioua (Mila), mais qu’elle ne fut sa surprise lorsqu’elle apprend que son rendez-vous a été reporté, ensuite le suivant, le troisième et le quatrième. Passé une année, on lui demande de renouveler son dossier et de refaire toutes les procédures nécessaires (bilan, analyses etc.). Elle attend toujours son rendez-vous!
Ennahar/ Moussa Bounira