Le changement du calendrier initial ne sera pas de tout repos. Été caniculaire, Coupe du monde, mois de Ramadhan, rentrées scolaire et universitaire sont autant de données importantes que Baba Ahmed devrait prendre en compte.
Face à une grève qui s’allonge et se prolonge au fil des semaines, la tutelle avoue n’avoir aucune autre alternative que le report des examens scolaires de fin d’année. “Si la grève perdure encore, il est probable que nous soyons contraints de reporter les trois examens scolaires. Au-delà de trois semaines de débrayage, le rattrapage des cours devient impossible.” La phrase est lâchée par Baba Ahmed face aux journalistes qui l’interrogeaient sur l’issue de cette grève qui n’a que trop pénalisé les élèves. Le ministre de l’Éducation nationale n’a pas donné plus de détails sur cet éventuel report et s’est contenté de justifier ou d’argumenter cette probabilité par le long retard dans les cours “impossibles” à rattraper.
Pas question pour le premier responsable de l’Éducation d’aller vers la solution de facilité héritée de son prédécesseur, à savoir fixer le seuil des programmes. Entre la limitation des cours ou le report des épreuves officielles de 2014, le choix de Baba Ahmed est vite fait. Du moins pour le moment. La situation pourrait connaître de nouveaux rebondissements, surtout que le ministre devra prendre en considération un certain nombre de données liées au processus scolaire.
Questions : que signifie finalement l’affirmation de Baba Ahmed ? S’achemine-t-on vers le report des trois examens scolaires ? Y pense-t-on réellement ? En faisant cette déclaration, pour le moins inattendue, le ministre de l’Éducation nationale était très sûr de lui et ne semblait pas du tout improviser une réponse à une question de journalistes.
On aurait même cru que le ministre tenait vraiment à annoncer son unique alternative face à l’entêtement des grévistes d’aller jusqu’au bout de leur démarche. Peut-être voulait-il faire passer un message aux partenaires sociaux dont certains ont été accusés de vouloir faire perdurer le débrayage pour aboutir à la solution à laquelle étaient habitués jusque-là les enseignants et les élèves, à savoir que les examens porteront que sur les cours dispensés en classe.
Ou encore, donner une raison supplémentaire aux élèves, à leurs parents et aux non-grévistes de tenter de forcer la main aux syndicats pour retourner en classe et éviter le chamboulement du calendrier des épreuves scolaires 2014. Un chamboulement qui ne sera pas du goût des candidats et des secteurs qui en seront touchés. Le report ne sera pas une mission de tout repos. Et pour autre cause, l’arrivée des trois rendez-vous qui ne peuvent en aucun cas être décalés et qui sont pris en compte dans la programmation des examens : le mois de Ramadhan, l’été caniculaire et la Coupe du monde. Selon le calendrier établi par l’Onec, les examens scolaires débuteront, comme le veut la tradition, par l’épreuve de l’ex-6e le 28 mai, suivie par le bac le 1er juin, le BEM le 9 juin et enfin la deuxième session de l’ex-6e le 25 juin. Proroger de 15 jours uniquement les dates initiales supposerait que les trois examens ne seront lancés qu’à partir de la mi-juin. Soit quelques jours avant le mois de Ramadhan. Sauf si Baba Ahmed compte reporter les épreuves jusqu’au mois de septembre, et là, le ministère de l’Enseignement supérieur aura son mot à dire, vu que ce report chamboulerait de fond en comble tout le secteur et retarderait la rentrée universitaire. À moins que le gouvernement ne décide d’appuyer cette décision et d’en assumer les conséquences. Ce sera alors une décision politique.
M. B