À la question de savoir comment se fera ce rattrapage, Mme Benghabrit a indiqué que les élèves seront amenés à sacrifier quelques jours de leurs vacances de printemps en se rendant à leurs établissements scolaires pour y suivre les cours perdus lors de la grève. Une option qui risque de se heurter au refus du syndicat Cnapeste, qui exige l’arrêt des ponctions sur salaires appliquées pour les enseignants ayant pris part à ses grèves. Pour le Cnapeste, il n’est pas question de rattraper les cours si le ministère de la tutelle n’arrête pas les ponctions sur salaires. Reste à savoir si les élèves accepteront de sacrifier une partie de leurs vacances ou demanderont, comme ce fut le cas dans le passé, la limitation du nombre de cours concernés par l’examen du bac.
Toutefois, la ministre rappelle que la préparation du Bac «commence, en réalité, dès la rentrée scolaire». Elle a assuré que son département a établi «une adaptation et une régulation des horaires et des concepts principaux qui sont objets d’apprentissage dans les unités d’enseignement et ce, sans toucher au contenu du programme». Elle a tenu, à ce propos, à souligner «le véritable travail de recherche» effectué par les inspecteurs, citant notamment les formations dispensées dans le souci de combler le déficit entraîné par les arrêts enregistrés dans le secteur durant les semaines précédentes. Revenant longuement sur les réformes engagées par son département ces dernières années, elle a relevé, entre autres, que ses services sont en train d’élaborer un «Plan annuel des apprentissages» ainsi qu’un «Plan national de contrôle continu». Elle a tenu, enfin, à souligner que le «socle commun et le seuil au-dessous duquel personne ne doit descendre est la défense de l’enseignement public gratuit et de qualité». Notons que la ministre fait objet continuellement de critiques de la part des milieux conservateurs, qui l’accusent de vouloir négliger l’éducation islamique et la langue arabe. Rien qu’en ce mois de mars, l’Association des oulémas et le président du MSP ont chargé la ministre, qu’ils accusent de tous les maux.