Le Premier ministre a signé, lundi, les décrets portant revalorisation de l’indemnité de garde et de la prime de contagion des professionnels de la Santé. Toutefois, cela ne change rien à la donne, les grèves seront maintenues, selon les syndicats du secteur.
La revalorisation de l’indemnité de garde et de la prime de contagion des professionnels de la Santé, dont les décrets ont été signés par le Premier ministre, est une démarche insuffisante pour satisfaire les préoccupations des professionnels de la Santé. C’est ce qui ressort, en effet, des déclarations des différents partenaires sociaux du secteur. A commencer par le Syndicat algérien des paramédicaux (Sap) qui insiste sur la satisfaction de tous les points soulevés dans la plateforme de revendications. Selon le président du Sap, Lounes Ghachi, la fin de la contestation est tributaire de la prise en charge de tous les dossiers en attente. Les paramédicaux, toujours en grève, réclament le respect des dispositions statutaires intégrant les paramédicaux brevetés dans le nouveau statut ainsi que l’élaboration du dispositif réglementaire afin de rendre effective la progression de carrière inexistante. Il est revendiqué également de mettre un terme définitif au chevauchement des paramédicaux entre les anciens et les nouveaux statuts, entre autres. Outre les paramédicaux, tous les professionnels de la Santé maintiennent le mot d’ordre de grève. A travers cette manifestation, les grévistes dénoncent «le revirement du Premier ministère et du ministère de la Santé, concernant leurs engagements quant au règlement des revendications socioprofessionnelles justes et légitimes». Selon ses initiateurs, ce mouvement se veut également une réponse au mutisme, au mépris et aux mesures répressives de la tutelle. Pour sa part, le Syndicat national des praticiens de la santé publique (Snpsp) dénonce «le non- respect des engagements de la tutelle, notamment le décret exécutif n°393/09 du 24 novembre 2009 portant statut particulier du praticien généraliste de santé publique conformément au projet de statut négocié et ratifié en commission mixte (ministère de la Santé-Snpsp). Ce syndicat réclame l’application de l’article 19 du statut particulier permettant l’accès automatique au grade de «principal», de praticien «en chef» ainsi qu’au titre de docteur en médecine dentaire/ en pharmacie pour l’ensemble des chirurgiens dentistes et pharmaciens en exercice. La levée de toutes d’entraves au libre exercice du droit syndical figure également sur la liste des doléances de ce syndicat. Les corps communs de la Santé attendent, de leur côté, des revalorisations salariales et dénoncent la marginalisation imposée par des salaires qui oscillent entre 9 000 et 17 000 DA.
Par Yasmine Ayadi
