La décision est tombée jeudi, comme prévu, à la veille de l’assemblée générale du Fonds monétaire international (FMI), qui a débuté hier à Tokyo : «L’Algérie a décidé de participer à hauteur de cinq milliards de dollars à l’emprunt lancé par l’institution.»
Selon le communiqué commun du ministère des Finances et de la Banque d’Algérie (BA), répercuté par l’APS, ce placement s’effectuera à travers le mécanisme des Droits de tirage spéciaux (DTS), monnaie de dénomination dont la valeur est déterminée sur la base d’un panier de devises, à savoir le dollar, l’euro, le yen et la livre sterling : «La participation algérienne s’effectuera sous forme d’un accord d’achat de titres libellés en Droits de tirage spéciaux (DTS).» Un tel mécanisme, souligne le même communiqué, «élargit la composition par devises des réserves de change et atténue les risques de change sous-jacents». Ainsi, ajoute-t-on, «les titres devant être achetés par l’Algérie sont porteurs d’intérêt au taux DTS», ce qui les met à l’abri des fluctuations des taux d’intérêt. Le taux d’intérêt du DTS étant fixé sur la base de la moyenne pondérée des taux d’intérêt accordés à court terme sur les obligations émises sur les marchés monétaires des pays dont la monnaie entre dans la composition du DTS «Cette caractéristique contribue à la stabilité du taux d’intérêt du DTS et lui confère un rendement équivalent, voire supérieur à celui d’un titre souverain de premier rang». L’institution de Bretton Woods avait annoncé, en janvier, «être à la recherche de 500 milliards de dollars nécessaires pour accroître ses ressources destinées aux prêts». Et de solliciter le soutien de l’Algérie. «La demande a été faite par le FMI à l’Algérie en tant que pays doté d’excédents financiers pour qu’il puisse accorder des prêts aux pays qui en ont besoin», avait indiqué le ministre des Finances, Karim Djoudi, en marge de la réunion en avril du FMI et de la Banque mondiale à Washington. M. Djoudi a précisé que l’Algérie fera connaître sa réponse avant l’assemblée annuelle du FMI et de la Banque mondiale en octobre à Tokyo : «Nous avons besoin de savoir si le FMI envisage de réaliser cette opération de renforcement de ses capacités financières à partir de demandes de prêts ou de dépôts rémunérés, ainsi que le rendement qu’il compte proposer.» Les pays membres du FMI souhaitant souscrire à cet emprunt ayant la possibilité peuvent le faire soit sous forme d’accord de prêt bilatéral ou d’accord d’achat de titres, l’Algérie a donc opté pour la seconde option.
L. H.