En pleine forme, le président du FCE a profité de sa sortie à Boussaâda pour répondre à ceux qui «veulent diviser l’Algérie par des polémiques stériles». Appréciez-plutôt…
«Mon discours sera aujourd’hui en arabe, car, je suis algérien qui veut dire arabe, amazigh, musulman. Trois constantes, que rien ni personne ne pourra changer.». C’est avec cette phrase lourde de sens que le président du Forum des chefs d’entreprise a tenu à commencer son discours d’ouverture de la Rencontre nationale sur «l’émergence et les perspectives de l’entrepreneuriat des femmes en milieu rural», organisé hier, à Boussaâda (wilaya de M’sila). Cette entrée en force n’était qu’un avant-goût des «flèches empoisonnées» qu’allait lancer le patron des patrons à ceux qui «veulent diviser l’Algérie par des polémiques stériles». Sans la nommer, Ali Haddad répond ainsi à Naïma Salhi. Avec diplomatie et beaucoup d’habilité, il rappelle les valeurs des femmes algériennes, notamment les femmes rurales. «On ne peut évoquer nos femmes rurales sans évoquer leur authenticité et leur rôle dans la préservation de nos us et coutumes. Elles sont l’élément-clé de la chaîne de transmission de notre héritage identitaire aux générations futures», a-t-il souligné. «Elles ont perpétué depuis des siècles, le message vigilant sur nous-mêmes laissé par nos ancêtres, d’ouverture et d’authenticité, d’abnégation et d’espoir, somme toute, le message de notre être profond et millénaire», a-t-il rappelé avant de s’attaquer à ceux qui veulent faire de l’anti-berbérisme un fonds de commerce. «C’est pour cela que je voudrais, ici, rappeler à ceux qui n’arrivent pas encore à accepter les décisions historiques de Son Excellence le président de la République, Monsieur Abdelaziz Bouteflika relatives à la constitutionnalisation de tamazight comme langue nationale et officielle et de l’intégration de Yennayer dans la liste des fêtes nationales, que l’Algérie est forte grâce à sa diversité culturelle», a-t-il lancé sous l’ovation générale d’une salle archicomble. «Les décisions du président de la République ont cimenté l’unité nationale et renforcé la cohésion sociale du pays», a soutenu Ali Haddad en refusant de rentrer dans le jeu malsain de ces polémistes en herbe. «En ces temps de contraintes multiformes, nous devons faire preuve de discernement et éviter tout ce qui alimente la division par la polémique stérile», a-t-il poursuivi. «Les Algériens sont arrimés à leurs racines, attachés à leurs constantes. Elles sont le socle de leur identité et nul ne peut nous en faire douter»,a-t-il insisté pour mettre les points sur les «i».
Le président du FCE a aussi profité de l’occasion pour défendre le secteur privé que certains qualifient de «vampire». «Malgré de nombreux aléas, le secteur privé s’est imposé comme un acteur incontournable de la diversification de l’économie algérienne. Près de 99% des PME algériennes sont privées. 85,1% de la valeur ajoutée hors hydrocarbures est créée par les entreprises privées», a-t-il fait savoir. «Ces dernières années, les enquêtes sur l’emploi et le chômage, ont démontré que les deux tiers des emplois créés l’ont été par le secteur privé dont la part dans la rémunération des salariés est de 64,5%», a-t-il souligné. «Le secteur privé investit dans des technologies innovantes et contribue à la création de filières industrielles nouvelles et à la création d’emplois et de richesses», met-il en avant. «Comme vous pouvez le constater, le secteur privé devient un acteur déterminant dans le processus de diversification de l’économie algérienne», insiste-t-il avant de donner quelques exemples qui montrent le dynamisme actuel de ce secteur. «L’industrie automobile se développe rapidement en Algérie encore une fois grâce aux projets d’investissements initiés par les entreprises privées en partenariat avec des entreprises étrangères», soutient-il. «L’économie numérique et l’économie verte en Algérie sont presque totalement portées par les jeunes entrepreneurs issus du secteur privé», met-il en exergue. Pour Ali Haddad, c’est le secteur privé qui a réalisé une bonne partie des programmes gouvernementaux pour la réalisation d’infrastructures en tout genre, la construction de logements et le raccordement aux réseaux d’eau potable, d’électricité de gaz et de télécommunication. «Cette contribution et cette implication du secteur privé a permis de réaliser tous ces projets dans les délais et à améliorer les conditions de vie de la population préservant ainsi la stabilité sociale et la prospérité du pays», résume t-il pour fermer cette parenthèse.
Néanmoins, le président du FCE qui semblait des plus en forme a aussi «taillé un costume» aux «prédateurs» étrangers. «Nous ne cessions d’avertir sur la mainmise des entreprises étrangères sur des secteurs stratégiques tels que le transport maritime, l’énergie etc.», rappelle-t-il. Selon Ali Haddad, le FCE a été un lanceur d’alerte depuis plusieurs années sur les risques qu’encourait notre économie si des réformes profondes n’étaient pas engagées pour sa diversification. «En plaçant l’économie au coeur du débat national et de par la qualité de ses contributions sur des sujets cruciaux liés à l’économie, le FCE a éveillé les consciences sur la nécessité de préserver l’indépendance économique et financière du pays et d’avoir une gestion rationnelle des ressources budgétaires», atteste-t-il. «Nous n’avons pas attendu l’avènement de la crise pour faire des propositions qui nous ont valu des critiques acerbes, mais nous avons toujours assumé nos responsabilités et avons été constants dans nos positions», conclut-il sous les applaudissements de la salle.