L’aviation pakistanaise a poursuivi hier samedi ses bombardements des positions talibanes dans la vallée de Swat et ses environs, obligeant ainsi ces islamistes armés à battre en retraite. Les talibans se sont repliés vers la ville de Mingora où se trouvent actuellement des milliers de réfugiés pakistanais qui avaient fui les violents combats dans les districts de Buner, Lower din et Shangla, il y a quelques semaines. Mais le couvre-feu instauré par les autorités pakistanaises empêche certains civils de quitter leurs villages, selon des témoins sur place, cités par différents médias. Le plus haut représentant de l’Etat dans la vallée, Khushal Khan, a déclaré que le couvre-feu resterait en vigueur toute la journée, même s’il n’a pas exclu quelques heures d’allègement, rapporte Reuters.
Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés a déjà averti vendredi dernier contre le risque d’une crise humanitaire, suite au déplacement massif de la population et dont le nombre aurait atteint le million de réfugiés. L’armée pakistanaise, décidée à «pacifier» le nord-ouest du pays des talibans, se dit toutefois que la tâche n’est pas aisée. Le général Athar Abbas, porte-parole des militaires, a souligné vendredi que la tâche serait difficile pour l’armée pakistanaise de combattre entre 4 000 et 5 000 talibans, selon encore Reuters. Le viol du pacte de paix par les talibans, samedi dernier, a fait comprendre aux autorités d’Islamabad les intentions de ces islamistes, déterminés à instaurer leur régime intégriste radical à travers tout le Pakistan.
Cette situation a suscité l’inquiétude des Américains qui évoquaient le risque d’une menace nucléaire planétaire au cas où les talibans réussiraient à renverser le régime du président Asif Ali Zardari. Le chef de l’Etat pakistanais a d’ailleurs réaffirmé mercredi dernier à Washington, lors d’un mini-sommet avec Barack Obama et le président afghan Hamid Karzai, sa volonté de combattre les talibans.
«Le gouvernement ne reculera pas devant les terroristes et les forcera à déposer leurs armes», avait rappelé le jour même le Premier ministre pakistanais, Youssouf Raza Gilan, dans un discours retransmis à la télévision.

Par ailleurs, les talibans afghans se montrent de plus en plus agressifs envers les soldats de l’OTAN et l’armée américaine qui a commis à la fin de la semaine dernière une bavure ayant coûté la vie à une centaine de civils à Farah, dans l’ouest du pays. Même si les Américains reconnaissent leur responsabilité, ils se refusent toutefois à admettre le chiffre déclaré concernant le nombre de victimes, jugé «exagéré» par Washington. En tout cas, les jours à venir s’annoncent difficiles et déterminants aussi bien pour les Américains que pour les Etats afghan et pakistanais.