Les agriculteurs ont besoin du soleil et de la chaleur pour faire mûrir leurs fruits et légumes. Les fortes pluies enregistrées dernièrement ont chamboulé le calendrier des fellahs qui ont déjà décidé d’augmenter les prix.
Le climat pluvieux et froid qui sévit à travers l’ensemble des wilayas depuis plusieurs jours, a provoqué la panique des agriculteurs. Des pluies à la fin de la saison printanière signifient des
«catastrophes» sur les champs agraires. Il s’agit d’une menace directe sur les récoltes de légumes et fruits, et donc sur leurs prix et disponibilité dans le marché dans les prochains jours, d’après les propos de quelques marchands de fruits et légumes dans les marchés algérois. Si les pluies hivernales, généreuses cette année, ont béni les terres du territoire annonçant les belles saisons des produits agricoles et rendant le marché plus «fréquentable» pour le consommateur, les fortes pluies des derniers jours sont loin d’être accueillies avec satisfaction par les agriculteurs. Et pour cause, ces pluies ont déjà pour conséquence la flambée des prix et l’indisponibilité de quelques légumes et fruits se fait déjà sentir dans le marché.
«Non seulement les agriculteurs ne peuvent pas récolter dans ces conditions, mais ce sont des pertes importantes qui s’annoncent. Et donc des prix qui flamberont prochainement» indique un marchand de légumes au marché Clauzel qui prévoit une distribution insuffisante en matière de légumes et fruits. D’autres sources font savoir que que les calculs des fellahs ont été chamboulés par les dernières pluies; «les agriculteurs ont besoin du soleil et de la chaleur pour faire mûrir leurs fruits et légumes, les pluies du mois de mai sont menaçantes et provoquent souvent des maladies pour certaines productions». Par ailleurs, et bien qu’il soit encore trop tôt pour que les commerçants exploitent cet élément comme un argument pour afficher de nouveaux tarifs pour leur marchandise, une légère hausse se constate pratiquement sur tous les étals des fruits et légumes. Les commerçants expliquent cette hausse par le fait que les «agriculteurs ne peuvent pas faire leur récolte durant ces fortes pluies, ce qui conduit à un déséquilibre entre l’offre et la demande. C’est ce déséquilibre qui décide des prix…», indique un marchand de fruits au marché Meissonier. Ainsi, les consommateurs devraient s’attendre encore à des hausses durant les prochains jours. Tandis que les fellahs devraient s’attendre à des pertes, des retards ou ds maladies de leurs récolte.
Les pluies de cette période provoquent notamment la maladie de la rouille sur le blé dur. En ce qui concerne les céréales, qui sont au stade de maturation, les observateurs prévoient «la catastrophe» au cas où les pluies et le froid persistent encore pour quelques jours. Des dégâts considérables sont à craindre pour plusieurs autres productions, d’autant plus que les plans d’urgence pour les sinistres agricoles font défaut au département de l’Agriculture et du Développement rural. Les agricultures sont inquiets et préoccupés et ne peuvent faire grand-chose pour faire face aux mauvaises surprises du climat.
Par Yasmine Ayadi