Rentrée universitaire 2013/2014, Les étudiants face à la surcharge des amphis

Rentrée universitaire 2013/2014, Les étudiants face à la surcharge des amphis

Université algérienne, fabrique de chômeurs ou de compétences ?

L’Algérie a investi depuis dix ans des dizaines de milliards de dollars dans l’enseignement supérieur et la recherche scientifique. Les résultats sont palpables. L’Algérie dispose en cette rentrée universitaire 2013- 2014 d’un réseau d’universités et de centres universitaires parmi les plus denses d’Afrique et dans la zone Afrique du Nord/Moyen-Orient. Quasiment, chaque wilaya compte une université ou un centre universitaire.

Mais si les progrès en infrastructures sont indéniables, la bataille de la qualité de l’enseignement est loin d’être gagnée. Les nouveaux étudiants seront encore une fois confrontés à la surcharge des amphis et au sous-encadrement. En clair, on enregistre en moyenne près de 30 étudiants par enseignant, alors que la norme internationale est de 15.

Pis encore, les maux de l’université algérienne n’ont pas été traités. Fondamentalement, elle ne forme pas pour le marché du travail. En un mot, on assiste toujours à une inadéquation entre l’offre de diplômés et les besoins de l’économie nationale. Le schéma est simple : des cohortes d’étudiants de plus en plus nombreux suivent des cursus pendant plusieurs années pour finalement ne pas trouver d’emploi à l’issue des études. Tel est le drame que vit l’université algérienne depuis au moins une décennie. Le système LMD est également décrié par des universitaires et des experts. On y a dévalorisé la formation d’ingénieur au profit de masters, avec des incidences négatives en matière de qualité de la formation et en termes d’absorption des diplômés par le marché du travail. à cet égard, l’orientation du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, s’avère pertinente. La valorisation de l’enseignement technique et des sciences constitue une urgence si on veut assurer la compétitivité de notre économie et son développement durable. Cela ne veut pas dire négliger les sciences humaines.

Toutefois, cette mesure ne constitue qu’un remède parmi tant d’autres pour mettre fin à la régression que connaît l’université algérienne. L’urgence des urgences est ainsi d’organiser les états généraux de l’université, d’effectuer un diagnostic et d’établir une feuille de route pour qu’émerge une université algérienne plus performante, en phase avec les besoins du marché de l’emploi et l’évolution des technologies et des sciences dans le monde.