Rentrée sociale,réformes politiques,Un septembre qui s’annonce noir

Rentrée sociale,réformes politiques,Un septembre qui s’annonce noir

Les résidents de CHU Mustapha Bacha envisagent un arrêt de travail dès la rentrée sociale.

Les partis politiques se préparent d’avance à la nouvelle donne. Ils multiplient les sorties médiatiques ces derniers temps.



Ça s’annonce dur. Le mois de septembre promet d’être mouvementé. La rentrée sociale porte un parfum particulier. Elle sera agitée sur tous les plans. Politique, social, économique, aucun créneau ne sera épargné. En politique, c’est le branle-bas de combat. De grands chamboulements s’annoncent dans le paysage politique.

Le chantier des réformes politiques va remodeler de fond en comble la carte électorale. Ce changement aiguise davantage l’appétit des mordus de la politique.

Les partis politiques se préparent d’avance à la nouvelle donne. Ils multiplient les sorties médiatiques ces derniers temps. Or, il n’y a pas que les partis politiques. Des ex-responsables du parti dissous, l’ex-FIS tentent de regagner le terrain. Même si le pouvoir semble avoir tranché cette question, il n’en demeure pas moins que la parenthèse reste relativement ouverte. L’on assiste à une vive polémique qui mine l’actualité nationale. Seront-ils autorisés ou non à activer? C’est la question de l’heure. Le retour des islamistes à la politique sera le grand débat de la rentrée sociale. Ce qui est sûr, les islamistes ne vont pas lâcher prise. Pour eux, le processus des réformes offre une opportunité en or. Ces derniers multiplient leurs contacts avec des responsables de l’Etat.

Le secrétaire général du FLN a reconnu, il y a deux mois, qu’il avait reçu El Hachemi Sahnouni. Le patron du MSP a également rencontré certains ex-dirigeants de l’ex-FIS. Il ne s’agit pas de coïncidence. Même si aucune information n’a filtré, le mois de septembre promet de déballer quelques secrets. Avec l’examen des projets, entre autres la loi électorale, la loi sur les partis et celles sur les associations, s’annoncent les contours d’une nouvelle configuration politique. Sur le plan social, la situation n’est guère reluisante. Les mouvements de grève promettent de plomber plusieurs secteurs. Le département de Benbouzid est placé en priorité. Les syndicats de l’éducation se préparent, d’ores et déjà, à l’action. Le Cnapest et l’Unpef comptent observer un débrayage dès la prochaine rentrée scolaire. L’administration ne sera pas épargnée.

Le personnel des communes se prépare à monter au créneau. La Fédération nationale des fonctionnaires du secteur des communes (Fnfc) promet de bloquer l’administration pendant cinq jours dès le début du mois prochain. Elle a décidé de déposer un préavis de grève à partir de cette semaine. Les contestataires reprochent à la tutelle de ne pas avoir tenu les engagements qu’elle a pris à la fin du mois de juillet.

Le personnel menace de paralyser les APC si l’administration ne répond pas à leurs revendications. La santé risque également de connaître des maux de tête. Certains résidents refusent de renoncer à la grève. Estimant que le ministre de la Santé n’a pas respecté entièrement ses engagements, les résidents de CHU Mustapha Bacha envisagent un arrêt de travail dès la rentrée sociale. Ce vacarme affectera aussi le département de la justice. Les robes noires ne veulent pas se laisser faire. Elles comptent investir le terrain dès le début septembre pour exiger le retrait du statut de l’avocat qui est au niveau de l’Assemblée nationale.

Les avocats ont observé plusieurs mouvements de protestation en juillet dernier et ont menacé d’investir la rue en septembre pour faire pression sur le département de Belaïz. Sur le plan économique, le tableau n’affiche pas de bons indices. Le premier facteur, de taille, c’est le pétrole. La baisse du prix du baril ces derniers temps suscite des inquiétudes. Pour l’Algérie, dont 97% des exportations sont des hydrocarbures, la baisse des prix risque d’avoir un impact important sur ses équilibres financiers surtout avec la hausse des importations.

Le patron de la Confédération nationale du Patronat algérien (Cnpa) a déjà affiché ses inquiétudes quant à la situation économique du pays. Mohammed Saïd Naït Abdelaziz s’est dit préoccupé par la hausse continue des importations algériennes et a mis en garde contre les conséquences de ce qu’il a qualifié de «gaspillage».

Intervenant récemment au forum du centre «Algeria-Invest», M.Naït Abdelaziz a indiqué que «la manne pétrolière doit être utilisée pour financer l’économie et relancer le tissu industriel et non le financement abusif des importations».

Il a rappelé que durant le premier semestre de 2011, les importations ont atteint 23,29 milliards de dollars contre 20,05 milliards de dollars au cours de la même période de 2010, soit une hausse de 16,14%. Les importations de produits alimentaires ont progressé de 59% alors que celles des céréales ont quasiment doublé. Un autre dossier risque de compliquer la donne. La réunion de la tripartite prévue au courant de mois de septembre risque de ne pas se dérouler dans la sérénité attendue.

Le Snmg, les allocations familiales sont deux gros dossiers qui ne font pas l’objet de consensus entre le gouvernement et le patronat. La température du front social dépendra en tout état de cause des résultats de cette réunion.