La rentrée sociale intervient cette année dans un contexte très particulier. Initié depuis le 22 février dernier, le mouvement populaire revendiquant le départ du système politique en place se poursuit toujours. Les différentes tentatives de dialogue n’ont, à ce jour, pas abouti. Tous ces évènements s’entrechoquent au moment où l’Algérie connaît une crise financière.
C’est sous le signe de la protestation que s’annonce la rentrée sociale. Le peuple continue à investir la rue tous les vendredis. Les étudiants, eux, marchent encore tous les mardis. Ils réclament le départ de tout le système en place. Une revendication qui ne semble avoir aucun écho auprès du pouvoir actuel.
Les différentes et multiples initiatives pour le dialogue afin de trouver une solution à cette crise politique n’ont pas connu d’issue.
Même le Panel de dialogue mandaté par le chef de l’Etat par intérim, non seulement peine à se faire accepter par le mouvement citoyen, les partis politiques d’opposition et les organisations de la société civile, mais aussi, à atteindre son objectif.
Au moment où le Panel défend l’option d’aller vers une élection présidentielle dans les plus brefs délais, la colère monte toujours dans la rue. Plus de six mois plus tard, le peuple continue à manifester et à maintenir sa principale revendication consistant en le changement radical du système politique actuel.

Des milliers de postes de travail en danger !
La crise politique que connaît l’Algérie vient se greffer à une crise financière qui affecte le pays depuis maintenant quelques années. La rentrée sera ainsi difficile. Des entreprises économiques privées détenues par des patrons emprisonnés dans le cadre de la campagne de lutte contre la corruption déclenchée dans le sillage du mouvement populaire du 22 février, accentuent justement la situation. En effet, l’incarcération des propriétaires de ces sociétés, souvent à caractère familial, n’a pas été sans conséquences économiques.
Suite au gel judiciaire des comptes bancaires de ces groupes, des dizaines de milliers de travailleurs se sont retrouvés sans salaire depuis plusieurs mois.
Même la décision du gouvernement pour la mise en place d’un dispositif de sauvegarde de l’outil de production et des postes d’emploi de ces sociétés n’a pas pu régler la situation des milliers de salariés. N’ayant pas perçu leurs salaires depuis plus de trois mois, des travailleurs de certaines entreprises ont observé des sit-in.
Quant à la récente nomination d’administrateurs à la tête des groupes privés, elle a été critiquée par des experts judiciaires. Reste à voir si cette mesure pourrait réellement sauver l’avenir de ces sociétés et préserver les postes d’emploi de milliers de salariés.
Colère chez le personnel des impôts
Sur le plan social, la protesta pointe déjà son nez. Le personnel du secteur des impôts prévoit déjà une grève nationale dès ce mois de septembre. Affilié à l’UGTA (Union générale des travailleurs algériens), leur syndicat menace ainsi d’une grève nationale de trois jours à partir du 8 septembre prochain. Selon lui, une liste de revendications des travailleurs du secteur reste non satisfaite.
D’ailleurs, si cette situation persiste, le syndicat compte durcir son mouvement. Il prévoit d’entamer une grève nationale illimitée à partir du 17 septembre prochain.
Rym Nasri