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L’été sera donc besogneux pour beaucoup de ministres, à l’image de celui du Commerce qui sera particulièrement sollicité pour freiner les velléités spéculatives de certains commerçants.
Le pays engage, dès ce mois, la dernière ligne vers un rendez-vous politique majeur. Même si, à ce jour, aucun candidat de poids ne s’est officiellement manifesté, il reste que les préoccupations de l’heure dans l’ensemble des états-majors partisans convergeront tous vers un seul point, celui de l’élection présidentielle, attendue statutairement autour du mois d’avril 2019. C’est donc l’heure des grandes manoeuvres pour la majorité présidentielle, comme pour l’opposition. Si les partis de l’opposition chargeront le candidat du pouvoir et tenteront de descendre en flammes le bilan du dernier quinquennat, comme les précédents d’ailleurs, pour les acteurs politiques au pouvoir, le souci premier consistera à ficeler un agenda en pointant des dates et des actions précises à même de lui offrir l’opportunité de maintenir une longueur d’avance sur ses opposants.
Les principales actions qui seront inscrites dans cet agenda sont prioritairement en rapport avec l’accomplissement du programme présidentiel. Dans ce sens, l’on peut estimer que la dernière loi de finances complémentaire où quelque 500 milliards de dinars supplémentaires d’autorisation de programme qui ont été injectés est le premier jalon d’une série d’initiatives fortes destinées à redynamiser le front socio-économique. Le prochain rendez-vous du pouvoir sera certainement la rentrée sociale qu’il va falloir préparer en tenant compte de tous les paramètres sociaux aux fins d’éviter toute tension sociale «inutile». L’été sera donc besogneux pour beaucoup de ministres, dont ceux de l’Education nationale, la Formation professionnelle, la Santé, l’Enseignement supérieur et autres départements, à l’image de celui du commerce qui sera particulièrement sollicité pour freiner les velléités spéculatives de certains commerçants. Avant même d’arriver à la rentrée sociale, le gouvernement se doit de gérer la saison estivale et éviter les scénarios-catastrophes déjà vécus les dernières années, en rapport avec les coupures d’eau, d’électricité et autres situations de tension. Cet été est particulier et il est exclu pour l’Exécutif d’aborder la prochaine rentrée sociale avec des «résidus» de petits conflits locaux.
La rentrée sociale est, à juste titre, un objet de fixation pour le pouvoir, puisque de sa bonne gestion découlera la préparation du rendez-vous politique majeur. Aussi, l’intérêt de l’Exécutif est de faire en sorte à donner à la société les raisons d’espérer une amélioration sérieuse de ses conditions de vie. Dans ce sens, les chantiers sont déjà ouverts, à l’exemple de la dématérialisation de l’administration, mais aussi le développement du e-commerce avec son lot de création de start-up et de nombreux emplois. Il s’agira pour le gouvernement de miser sur des niches de croissance rapides pouvant garantir des résultats «spectaculaires» en matière de visibilité sociale et économique. Les Algériens apprécieront certainement. D’autres chantiers, «plus physiques», figurent sur l’agenda du pouvoir. L’ambitieux programme de réalisation de logements et la réception d’importantes infrastructures accompagneront cette rentrée sociale pour en faire un succès politique du dernier gouvernement du quinquennat présidentiel. L’étape de la rentrée sociale franchie, le pouvoir inscrit déjà sur son agenda la loi de finances 2019.
Au regard de l’amélioration des indices économiques à la faveur de l’appréciation du prix du pétrole, l’Exécutif serait tenté par une loi de finances très sociale et qui accorderait une place particulière à l’investissement public. Objet de «spéculation» de l’opposition depuis 2015, la loi de finances pourrait, cette fois, contredire les adversaires de la majorité présidentielle et apporter un élément supplémentaire dans les arguments du pouvoir dans son discours électoral pour le prochain rendez-vous avec les urnes.
Cela au plan exécutif. Concernant l’aspect politique, la majorité présidentielle peut d’ores et déjà compter sur la grande cohésion dont elle fait montre. Il n’y a visiblement aucun risque de voix discordantes susceptibles de gêner la concrétisation de l’agenda du pouvoir. Il reste, pour compléter ce tableau, une bonne performance de l’Equipe nationale de football lors de la phase finale de la coupe d’Afrique, laquelle sera la cerise sur le gâteau.
C’est véritablement une variable qui échappe au contrôle du pouvoir, mais qui constitue un élément déterminant pour le moral des Algériens à quelque 3 mois du rendez-vous électoral. Il est clair, en effet, pour tout politique au pouvoir, qu’une victoire de l’Equipe nationale est tout bénéfice.