La rentrée scolaire 2013/2014, qui concerne près de 8,5 millions d’élèves, s’annonce avec quelques changements.
Un nouveau programme dans l’enseignement de la langue française sera adapté cette année et concernera la quatrième année moyenne. Il est question aussi de nouvelles mesures visant à alléger le cartable, en sus de l’enseignement de la langue italienne comme troisième choix dans le cycle secondaire et, enfin, l’impression et la distribution de trois nouveaux manuels (de tamazight pour la 5e année primaire, de français pour la 4e année moyenne et d’italien pour le cycle secondaire). Côté griefs, la surcharge des classes a ressurgi cette année.
Les enseignants prévoient des classes de plus de 45 élèves, voire 50, notamment pour la deuxième année secondaire avec l’arrivée de deux promotions. Mais, selon les directeurs de l’éducation, ce problème ne touchera que 6% des élèves dans une poignée de wilayas, à savoir celles qui accusent un retard dans la réception de nouvelles infrastructures. Il faut dire que le ministre de l’Education a annoncé que seuls les établissements d’Alger-est et d’Alger-ouest connaîtront une surcharge. Selon lui, on ne peut qualifier une classe de surchargée que si celle-ci reçoit plus de 45 élèves.
Or, affirme le ministre de l’Education, Baba-Ahmed, la moyenne est de 36 élèves par classe. Concernant le domaine pédagogique, Mourad Chouguiat, inspecteur et pédagogue, affirme que la réforme du système éducatif est avant tout une question de volonté politique. Pour lui, certains aspects de la réforme actuelle nécessitent d’être revus et corrigés. « Il faut s’attaquer en premier lieu au maillon faible du système éducatif, à savoir le volet ressources humaines », préconise-t-il en insistant sur la formation des formateurs par le biais d’un système de formation fiable et continue.
Dans le même sillage, il estime qu’il faut impérativement revoir le mode de recrutement des enseignants en plaçant la barre très haut, à travers la mise en place de critères de sélection. Selon lui, c’est de cette manière qu’on pourra assurer un enseignement de qualité. « Il ne faut pas se voiler la face. La formation des formateurs recèle des lacunes. Lors des concours de recrutement, nous trouvons toutes les peines du monde à dégager des enseignants de bon niveau », affirme-t-il.
Concernant les programmes, le pédagogue signale qu’il faut impérativement mettre en place la fonction de « veille pédagogique » pour suivre d’une manière permanente l’évolution des programmes afin de déterminer les axes à corriger et les créneaux à revoir. Car, à ses dires, on ne peut chambouler, chaque année, tout le programme.
Pour ce qui est du nombre d’élèves par classe, il a estimé qu’il ne doit pas dépasser 30. Autre chantier : revoir le rythme scolaire de façon à mettre en œuvre un volume horaire adéquat parfaitement étudié. Sur l’approche par compétence, Mourad Chouguiat signale que ce procédé a été mis en œuvre avant même d’assurer la formation des enseignants. « Cette méthode mérite plus de moyens pédagogiques pour qu’elle puisse être maîtrisée par les enseignants », estime-t-il.
H. Amokrane