Rentrée scolaire Cher, cher le cartable

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Révolution mentale

Le budget familial est mis à rude épreuve. Il faut aujourd’hui un à deux fois le SNMG au minimum pour couvrir les dépenses liées à la rentrée de trois à cinq enfants scolarisés (habillement, cartable, articles scolaires). C’est dire que la grande majorité des ménages éprouvera des difficultés pour satisfaire ces besoins urgents, quand on sait que deux salariés sur trois touchent tout au plus 40 000 DA mensuellement.

Cette situation qui s’aggrave d’année en année, avec la flambée des articles scolaires à chaque rentrée, n’est pas sans conséquences sur les performances scolaires. En effet, de plus en plus de familles, face à la cherté de la vie, peinent à investir dans l’éducation de leurs enfants.

Cette ségrégation scolaire constitue l’une des raisons principales de l’énorme déperdition scolaire. L’état dépense sans compter pour les infrastructures scolaires, la production de manuels, mais peu dans la formation des enseignants, l’amélioration des contenus et la recherche pédagogique, d’où un système d’enseignement des moins performants dans le monde.

LG Algérie

L’approche quantitative aura perduré. Le ministère de l’Éducation tente cependant d’introduire des mesures qualitatives. Mais il faudra un énorme effort pour remettre l’école algérienne sur les sentiers de la qualité et de la performance. Cela dit, l’économie nationale aide-t-elle l’école algérienne à s’améliorer ? La réponse est non pour plusieurs raisons. D’abord, une manne est gaspillée avec les retards dans la construction des établissements.

Une meilleure maîtrise des projets et un meilleur choix des entreprises de réalisation pourraient économiser de l’argent qu’on affecterait au renforcement qualitatif de l’école algérienne. Ensuite, une économie fondée sur la production et la performance permettrait l’émergence d’un large tissu de sociétés et d’une fonction publique qui sert de meilleurs salaires en contrepartie d’un plus grand rendement.

Puis, le retard du pays dans les technologies de l’information et de la communication ne permet pas d’outiller tous les établissements scolaires de moyens informatiques, de logiciels facilitant l’apprentissage des sciences et des langues. Mais la véritable révolution est mentale.

Quand on acquiert la conviction que c’est à l’école fondamentalement, point dans la floraison de commerces que se joue la capacité du pays à bâtir à terme une économie développée, compétitive et, partant, prospère, qu’on commence à mettre “le paquet” sur l’amélioration de la qualité de l’enseignement, on peut affirmer qu’on est sur la bonne voie. Le drame aujourd’hui, c’est que tout le monde ne converge pas dans cette direction.