Rente pétrolière, ouverture économique, informel… Les maux de l’Algérie

Rente pétrolière, ouverture économique, informel… Les maux de l’Algérie

En affirmant que l’Etat est un mauvais patron, le président du FCE, Rédha Hamiani, dresse un tableau noir de l’économie nationale et appelle les pouvoirs publics à prendre des mesures pour son développement. Dans ce sens, le FCE a préparé cinquante propositions de développement économique hors hydrocarbures.

C’est le constat accablant fait ce matin par Rédha Hamiani, président du Forum des Chefs d’entreprise ( FCE), dressant un tableau noir sur les politiques économiques menées, jusque-là, par les pouvoirs publics. Il est «inadmissible», selon lui, que l’économie nationale reste dépendante de la recette pétrolière. Pour sortir de cette situation, le FCE a préparé une liste de cinquante propositions qu’il présentera aux autorités.

«Les cinquante propositions que nous allons faire est la conclusion à laquelle tous les experts sont arrivés. Nous devons reconstruire notre économie, revoir l’utilisation et le mode d’emploi de notre pétrole. Nous ne pouvons pas rester impuissants et passifs devant une situation qui va se dégrader progressivement dans la décade à venir. Si nous continuons dans les mêmes conditions, on va à l’impasse», a indiqué M. Hamiani sur les ondes de la chaîne III de la radio nationale.

«Ces propositions, a-t-il dit, vont s’articuler sur les mesures de relance et du soutien de l’investissement et la lutte contre l’informel». «Nous allons solliciter les autorités pour revoir le mode de fonctionnement de la règle 49/51, la création d’une banque qui va financer le développement de la PME-PMI. Il ya aussi une série de suggestions pour réduire l’informel qui constitue un blocage au développement économique», a-t-il ajouté. Le président du FCE a, en outre, appelé à l’instauration d’une culture de dialogue et de concertation permanente entre les pouvoirs publics et les opérateurs économiques. «La confiance entre les deux parties vient d’une simplification du fonctionnement de notre économie, d’une participation plus active dans tous les centres de décision et surtout une stabilité juridique, car l’instabilité juridique à l’heure actuelle sape cette confiance car elle crée une défiance vis-à-vis du futur immédiat», a-t-il affirmé.

Les investisseurs souhaitent également bénéficier des mêmes avantages accordés par l’Etat aux entreprises publiques. «Cette différenciation, nous la subissons et nous la regrettons et on a toujours proclamé le souhait que les opérateurs privés soient alignés sur un même trait par rapport aux opérateurs publics», a insisté l’invité de la radio nationale. D’autre part, le président du FCE a appelé à la révision du système de formation et son adaptation aux besoins de l’économie nationale, regrettant le fait que la population d’universitaires «ne soit pas utilisable» au niveau de l’entreprise.

Le FCE estime nécessaire d’avoir de grandes entreprises dans différents secteurs d’activités. «Nous avons 650 000 entreprises, dont 95 % malheureusement sont des TPE ( très petites entreprises). Il faut qu’elles atteignent un seuil qui leur permette de baisser les coûts, de faire de l’innovation et supporter la concurrence», a insisté M.Hamiani.

«L’Etat est un mauvais patron»

Le président du FCE estime que l’Etat doit se contenter du rôle de régulateur. «L’Etat est un mauvais patron. Il doit s’occuper de faire de la régulation, de concevoir des modèles d’organisation économique et définir les secteurs stratégique à préserver et à encadrer comme les hydrocarbures, banques et les TIC. Une intervention de l’Etat dans ces secteurs serait opportune, mais le reste devrait être laissé à l’initiative privée», a-t-il indiqué. Par ailleurs, le FCE organisera au cours du mois d’avril une rencontre avec les chefs des partis politiques qui seront interrogés sur le contenu de leurs programmes économiques pour «instaurer un débat et créer la passerelle entre la politique et l’économie», a conclu M.Hamiani.

A.H