Le renouvellement partiel des membres du Conseil de la nation, prévu le 29 décembre prochain, se joue dans les règles politiques, à savoir les coulisses et les directives prescrites par certains partis auxquelles doivent se conformer les élus locaux. Le jeu des alliances bat son plein en prévision de ce renouvellement.
En effet, à moins d’une semaine de l’élection, la troisième pour l’année 2012, après les législatives et les locales du 29 novembre dernier, les tractations vont bon train et le jeu de coulisses s’accélère, d’autant plus que la date du scrutin approche. Les nouveaux élus issus des dernières élections locales du 29 novembre dernier sont sollicités par les postulants au poste de sénateur. Les directions des partis ont instruit leurs bases concernant les alliances à contracter avec d’autres partis.
Cependant, comme cela s’est produit lors du vote à bulletin secret lors de l’élection des P/APC et P/APW, tout peut basculer au mépris de toute orientation ou directive venant d’en haut. Ceci dit, les élus locaux joueront, à leur propre gré, leur carte et cautionneront qui bon leur semble. Sur ce point précis, le secrétaire général du mouvement Al Islah, Hamlaoui Akouchi, a affirmé avant-hier que sa formation a accordé à ses élus locaux la liberté de s’allier à d’autres partis politiques lors de l’élection pour le renouvellement partiel des membres du Sénat.
«Le mouvement a laissé à ses élus locaux la liberté d’apprécier l’intérêt à contracter des alliances avec d’autres partis politiques lors du renouvellement partiel des membres du Conseil de la nation», a-t-il affirmé. Akouchi, dont le parti est partie prenante de l’Alliance de l’Algérie verte (AAV), a par ailleurs précisé que son mouvement autorise des alliances avec d’autres formations politiques qui n’ont pas la même idéologie politique. Pour lui, l’objectif du renouvellement partiel est l’intérêt général, loin de toute divergence politique, ajoutant que son mouvement n’a présenté aucune candidature.
De son côté, la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, a indiqué que son parti ne contractera pas d’alliances avec ceux qui sont contre la préférence nationale et qui oeuvrent à la destruction de l’économie nationale.
Des partis politiques appréhendent les impacts négatifs des alliances lors du renouvellement partiel des membres du Conseil de la nation. D’autres, sceptiques, ont exprimé leurs appréhensions quant aux impacts négatifs des alliances lors des élections sénatoriales du 29 décembre en cours. En d’autres termes, certains craignent le marchandage des voix, un phénomène qui a proliféré lors des élections locales du 29 novembre dernier.
Au FLN, on appréhende justement l’impact de ces alliances. Le parti a donné carte blanche à ses élus dans les Assemblées locales ( APC et APW) pour nouer des al l i a n c e s . S’agissant du phénomène de l’utilisation de l’argent pour gagner des voix dans les alliances, Kassa Aissi a récemment indiqué que ce genre de pratiques n’est pas étrange.
Et pour remédier à ce phénomène, Aissi explique que cela nécessite la mobilisation de toutes les parties concernées pour lutter contre la corruption sous toutes ses formes. Il a dans ce sens souligné que la corruption politique a un grand impact sur la gestion des institutions de l’Etat et sur la relation entre le citoyen et l’élu et, par conséquent, entre le gouverneur et le citoyen.
Pour sa part, le secrétaire national chargé des élections du Mouvement populaire algérien (MPA) a précisé que les évènements ayant marqué les alliances des Assemblées locales se répercuteront négativement sur les élections pour le renouvellement partiel du Conseil de la nation. Les alliances conclues au niveau des APC, précise-t-il, ne sont pas fondées sur des valeurs qui permettent à l’élu de tenir ses promesses, mais sur des intérêts personnels et des règlements de comptes.
Le RND, par la voix de son porteparole Miloud Chorfi, a minimisé les effets négatifs des alliances sur les partis, induits par les coalitions lors des élections pour le renouvellement partiel des membres du Conseil de la nation. Selon lui, l’impact sera inférieur à celui enregistré lors des élections locales.
«Dans ces élections, les coalitions diffèrent de celles qui avaient marqué les élections précédentes car le nombre des candidats est minime puisqu’il s’agit des wilayas», a ajouté Chofi en dénonçant le phénomène de la vente des voix, devenu fréquent dans les règles du jeu politique.
Yazid Madi