Renforcement des capacités humaines et techniques agricoles, Cap sur le PRCHAT 2 dès l’année en cours

Renforcement des capacités humaines et techniques agricoles, Cap sur le PRCHAT 2 dès l’année en cours

Convaincus du rôle capital de la disposition des opérateurs du secteur pour la maîtrise des itinéraires techniques et le suivi des cultures, la mise à niveau des compétences des agriculteurs a été placée au centre des objectifs assignés à la politique de renouveau agricole et rural dès sa mise en œuvre. Mis en œuvre en 2010, le PRCHAT (programme de renforcement des capacités humaines agricoles et techniques), vient d’achever sa première phase de 5 ans avec des résultats relativement probants. Pour aller davantage de l’avant, le ministère de l’agriculture et du développement rural vient de mettre au point une seconde étape du programme en question, baptisée PRCHAT 2.

Présenté en décembre 2014 par la direction de la formation, recherche et vulgarisation auprès du ministère de tutelle, lors de la 21ème réunion d’évaluation des contrats de performances, le bilan des réalisations du premier plan quinquennal (2010-2014) témoigne d’une amélioration significative de la prise de conscience des agriculteurs en matière d’intégration de techniques modernes et de rationalisation des moyens et ressources.

Dans son volet destiné à la formation des agriculteurs et éleveurs, ce programme a porté essentiellement sur des formations fonctionnelles sur les itinéraires techniques et les savoir faire, en vue d’une amélioration qualitative et quantitative de leurs productions, ainsi que des formations destinées à leur fournir des outils de gestion de leurs exploitations. Les formations réalisées ont porté sur des thèmes très diversifiés tels que les productions végétales (arboriculture, maraîchage, grandes cultures e autres), les différents élevages, les techniques d’irrigation, le machinisme agricole ainsi que la lutte contre les végétales. Au total, plus de 310 000 professionnels de l’agriculture ont bénéficié des programmes de formation dispensés dans le cadre du PRCHAT durant la période 2010-2014 dont une partie s’est déroulée au sein d’établissements spécialisés à l’étranger, essentiellement en France.

Néanmoins, les responsables de la direction de la formation auprès du ministère de l’agriculture n’omettent pas les difficultés innombrables auxquelles a été confronté le déploiement dudit programme de formation, bien qu’il soit élargi aux différentes catégories professionnelles du secteur. Il est fait état ainsi d’insuffisances et difficultés du suivi et d’évaluation des actions réalisées (évaluation axée essentiellement sur les aspects quantitatifs), appropriation divergentes des concepts liés à la formation et à la vulgarisation, faible ouverture sur l’environnement des acteurs qui se traduit généralement par une insuffisance d’information, d’orientation et de sensibilisation des publics ciblés par les actions de formation, manque de moyens de transport, d’outils didactiques et insuffisance de mutualisation, manque de coordination entre le PRCHAT à dimension agricole et le programme destiné aux actions s’inscrivant dans le cadre du développement rural.

LG Algérie

En conséquence, pour pallier ces lacunes, le PRCHAT 2, devant s’étaler sur le prochain plan quinquennal (2015-2019) véhicule des actions innovantes, fait-on savoir à la direction de la formation du ministère de l’agriculture. Dans ce cadre, il est ainsi prévu de procéder, entre autres, au renforcement de l’appareil de formation, la consolidation du programme de formation et de renforcement des compétences, et ce, à travers notamment la diversification de l’offre de formation, la consolidation du partenariat avec le ministère de la formation et de l’enseignement professionnels mais aussi le renforcement de la formation dans le cadre de la coopération internationale. Toutefois, la question du maintien des financements mobilisés pour la couverture de ce programme PRCHAT 2 demeure posée compte tenu des récentes mesures prises par le gouvernement concernant le gel de certaines opérations sectorielles prévues à l’avenir en conséquence à la chute drastique des cours du pétrole.

Mourad Allal (L’éco n°106 / du 16 au 28 février 2015)