Révélées lors de la récente conférence régionale sur l’aquaculture en Méditerranée qui s’est tenue en décembre dernier à Bari en Italie à l’initiative de la Commission européenne et de la FAO et à laquelle le ministère de la pêche et des ressources halieutiques a pris part, les potentialités de l’Algérie en produits de la mer peuvent aisément représenter un élément stratégique de sécurité alimentaire.
Néanmoins, une réforme profonde et globale de la politique d’exploitation des ressources halieutiques s’impose. Tel que présenté par les experts du ministère de tutelle, le secteur de la pêche renferme un potentiel renouvelable de 9,5 millions d’hectares de zones de pêche et d’aquaculture constituant une source de revenus pour 550 000 habitants. Il constitue un impact significatif sur l’économie maritime intégrée et le développement local, avec une côte de quelque 1 600 km et plus de 14 millions d’habitants concernés, soit 40% de la population totale du pays.
En matière d’emploi, plus de 70 000 professionnels sont occupés dans le secteur. Le long de la côte algérienne, 39 ports et abris de pêche et quelque 4 500 bateaux de pêche sont recensés. La production locale assure la plus grande partie des produits de la mer consommés à l’échelle nationale avec une couverture des besoins à hauteur de 80% et les importations 20% de l’offre sur le marché. Ceci confirme les capacités du secteur à contribuer au renforcement de la sécurité alimentaire dans le pays. La consommation moyenne en poisson a connu une évolution significative ces 15 dernières années en passant de 4,06 à près de 6 kg/an/hab entre 1999 et 2010, ce qui n’est pas loin du minimum requis par l’OMS (organisation mondiale de la santé) qui est de 6,2 kg/hab/an.
Pour les analystes du secteur, cette amélioration s’explique notamment par l’augmentation de l’offre qui est passée de 113 160 tonnes en l’an 2000 à 147 363 tonnes en 2007. L’Algérien consomme essentiellement du poisson frais (93% de la consommation moyenne par habitant). Les consommations effectives, en quantité, font ressortir environ 83% de sardines, alors que les espèces préférées font ressortir seulement 50,6% des ménages pour cette espèce. La crevette, le merlan et le rouget recueillent des proportions de préférence largement plus élevées que la part de ces espèces dans la consommation. En revanche, la hausse spectaculaire des prix sur le marché enraye l’accès des ménages à faibles revenus aux produits de la pêche.
Mourad Allal (L’Éco n°104 / du 16 au 31 janvier 2014)