Rencontre Trump/Jong Un: l’ONU évoque un « potentiel de progrès rapides »

Rencontre Trump/Jong Un: l’ONU évoque un « potentiel de progrès rapides »
 ALGER – L’annonce d’une rencontre entre le président américain Donald Trump et le leader nord-coréen Kim Jong Un, fin mai, revet selon l’ONU un « potentiel de progrès rapides » pour apaiser les tensions dans la péninsule coréenne, alors que les Etats-Unis veulent maintenir les sanctions contre Pyongyang.

Le rapporteur de l’ONU sur les droits de l’Homme en Corée du Nord, Tomas Ojea Quintana, a affirmé qu’il y avait un « potentiel de progrès rapides » après l’annonce d’un sommet entre le président américain et le dirigeant nord-coréen. « Nous observons ce qui semble être un potentiel pour des progrès rapides sur les fronts politique et sécuritaire, avec progressivement des canaux de communication qui se développent entre les deux Corées et avec les Etats-Unis, et des projets de sommets historiques dans un avenir proche », a-t-il déclaré devant le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU à Genève.

Toutefois, a-t-il dit, « mon principal message aujourd’hui est que toute avancée du dialogue sur la sécurité doit s’accompagner d’un élargissement parallèle du dialogue sur les droits de l’Homme ».



L’expert de l’ONU a présenté lundi son rapport au Conseil des droits de l’Homme, dans lequel il juge qu’un « dialogue significatif » avec Pyongyang est « possible » et évoque des « opportunités encourageantes » de coopération.

Dans ce document, l’expert argentin explique qu' »après des décennies d’isolement et des possibilités limitées en matière de suivi et de coopération technique, le pays a entamé un dialogue » avec diverses procédures onusiennes en matière de droits de l’Homme, ce qui « pourrait offrir des opportunités encourageantes pour une coopération accrue ».

Cet « engagement est positif, mais le défi consistant à vérifier sur le terrain la mise en oeuvre de leurs engagements est toujours là », a relevé le rapporteur spécial.

Malgré ses demandes répétées, le rapporteur n’a pas reçu le feu vert de Pyongyang pour se rendre en Corée du Nord. Pyongyang a décidé depuis 2016 de ne plus participer aux discussions la ciblant au sein du Conseil des droits de l’Homme, estimant que cette instance est politiquement motivée.

En mai 2017, les autorités nord-coréennes ont en revanche accepté d’accueillir pour la première fois un rapporteur de l’ONU chargé d’enquêter sur les personnes handicapées.

Washington veut maintenir les sanctions contre Pyongyang

Après l’accord de M. Trump pour un sommet avec M. Jong Un, les Etats-Unis ont plaidé auprès du Conseil de sécurité des Nations unies pour un maintien des sanctions contre la Corée du Nord, sous prétexte de manque de « réels progrès » dans les tractations sur la dénucléarisation de la Péninsule coréenne.

Le Conseiller à la sécurité nationale H.R. McMaster a rencontré à New York plusieurs ambassadeurs siégeant au Conseil. « Nous sommes tous d’accord pour être optimistes face à cette opportunité », a déclaré M. McMaster à la presse après cette rencontre à huis clos à la représentation américaine auprès de l’ONU. « Mais nous sommes déterminés à poursuivre la campagne visant à appliquer un maximum de pression jusqu’à ce que nous constations des actes conformes aux paroles et de réels progrès vers la dénucléarisation », a-t-il dit.



Devant les ambassadeurs onusiens, M. McMaster a insisté sur trois des résolutions ayant instauré des sanctions de plus en plus strictes contre Pyongyang, les estimant cruciales « pour contraindre la Corée du Nord à s’asseoir à la table des négociations », a rapporté un diplomate du Conseil.

Le conseiller américain, qui a aussi rencontré le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres, a souligné devant la presse que le Conseil avait fait preuve d' »unité et de détermination qui nous ont conduit au point où nous pouvons être en mesure de poursuivre une solution diplomatique en vue d’une complète dénucléarisation de la péninsule coréenne ».

De son côté, l’ambassadeur néerlandais Karel van Oosterom, qui préside la commission des sanctions contre la Corée du Nord, du Conseil de sécurité, a indiqué à la presse qu’il fallait « continuer à appliquer les sanctions telles quelles sont ».

Pour un diplomate du Conseil, l’insistance des Etats-Unis à maintenir la pression sur Pyongyang illustre leur scepticisme concernant les perspectives de parvenir à un accord avec Pyongyang.



Dans ce contexte, la Maison Blanche a mis en avant la volonté du président d’avoir une nouvelle équipe au moment d’aborder des négociations historiques avec la Corée du Nord. Le secrétaire d’Etat américain Rex Tillerson a d’ailleurs été limogé mardi par Donald Trump pour avoir évoqué l’existence de « canaux de communication visant à sonder les intentions de la Corée du Nord ».

La rencontre « historique » prévue au plus tard fin mai entre le président américain et le dirigeant nord-coréen à la faveur des derniers contacts entre les deux Corées est saluée par la communauté internationale y voyant une « lueur d’espoir » pour « normaliser » la situation dans la péninsule coréenne.