Alors que le projet du nouveau statut particulier des travailleurs de l’éducation sera le sujet d’une rencontre, aujourd’hui, entre les représentants du ministère de l’Education nationale et les syndicats du secteur, ces derniers trouvent d’ores et déjà que le texte de loi est loin de répondre aux aspirations des travailleurs de la famille de l’éducation.
La coordination des inspecteurs du secteur primaire s’insurgent contre la politique de deux poids deux mesures préconisée par la tutelle dans le confectionnement du nouveau statut qui «est discriminatoire envers les travailleurs du primaire puisqu’il ne prend en charge que ceux du moyen et du secondaire», a déclaré, au Temps d’Algérie, le coordinateur des inspecteurs du primaire Lakhdar Kendoussi.
Notre interlocuteur précisera, par ailleurs, que les doléances des inspecteurs du primaire ne sont pas prises en considération dans ce nouveau statut, puisqu’ils sont toujours classés à la catégorie 15 et non 17 comme les inspecteurs des autres paliers. C’est ainsi que les inspecteurs du primaire brandissent d’ores et déjà la menace de répondre à ce traitement dès la promulgation du nouveau statut, prévue le 15 avril,
en boycottant tous les séminaires organisés par le ministère de l’Education nationale ainsi que les activités pédagogiques destinées à la formation et en ne prenant pas en charge les tâches administratives envers les instituteurs». «Ils avaient annoncé que le nouveau statut particulier viendrait pour revoir les disfonctionnements et les contradictions, malheureusement, ces contradictions restent une réalité dans la nouvelle mouture de loi», ajoutera notre interlocuteur.
Par ailleurs, le secrétaire général du Conseil des lycées d’Algérie, Idir Achour, voit «en cette énième rencontre entre les syndicats et le ministère de l’Education, une manière de gagner du temps par la tutelle». Tout en déplorant la non-association du CLA au dialogue, notre interlocuteur dira «qu’on est tout simplement en train de jouer avec la famille éducative, puisque ce dialogue qui devait aboutir en décembre est en train de s’étendre jusqu’à la fin de l’année».
En ce qui concerne son syndicat, Idir Achour précisera que le mot d’ordre pour l’observation d’un arrêt de travail à l’occasion du 16 avril prochain est maintenu. «Ce sera une journée de protestation suivie de rassemblements, pendant cette journée du savoir. Pour dire tout simplement arrêtez de saboter le savoir.» En ce qui concerne la suite à donner à son mouvement ,le CLA est en train de penser à deux alternatives : Faire de cette fin d’année scolaire une période de protestation ou attendre le début de l’exercice prochain pour remonter au créneau, précisera le secrétaire général du CLA.
Pour Meziane Meriane, secrétaire général du Syndicat national autonome des professeurs du secondaire et technique (Snapest), la rencontre d’aujourd’hui au ministère sera tout simplement formelle puisqu’elle ne se fera que pour la présentation du résultat définitif du statut particulier avalisé par le gouvernement. Par ailleurs, en ce qui concerne ce statut, il indiquera tout simplement :
«On est pessimiste pour le contenu de ce nouveau statut pour plusieurs raisons, surtout celle relative à la non-classification des PES à la catégorie 14.» Pour le patron du Snapest, malheureusement, ce nouveau statut «a consacré tout simplement la primauté de l’administratif sur le pédagogique !»
Par Khaled Haddag