Ont pris part à cette réunion des syndicats autonomes et estudiantins, Snapap, Sess, Snae, le mouvement Barakat, des militants de la Laddh et autres représentants du mouvement associatif citoyen, des universitaires et avocats de l’ouest du pays.
Après trois réunions tenues à Alger, des organisations syndicales, la Laddh, le mouvement associatif, regroupés en une nouvelle initiative appelée l’Espace citoyen pour fédérer les forces qui militent “pour un changement et une alternative démocratique”, ont organisé, hier matin, leur première rencontre régionale. C’est au siège conjoint du syndicat autonome Snapap et de la Laddh (aile Salah Debbouz) d’Oran, que s’est tenue cette réunion à laquelle ont pris part des syndicats autonomes et estudiantins, Snapap, Sess, Snae, le mouvement Barakat, des militants de la Laddh et autres représentants du mouvement associatif citoyen, des universitaires et avocats de l’ouest du pays.
Les débats, qui ont duré plusieurs heures, ont montré que depuis le 4e mandat “perçu comme une étape de trop, une provocation”, un consensus se dessine dans la société pour “fédérer les forces et tous ceux qui aspirent à un changement démocratique dans notre pays et une alternative à un pouvoir qui ne veut pas de changement”. Pour ce faire, les initiateurs de l’Espace citoyen ont appelé, à partir d’Oran, à élargir le débat qui doit toucher chaque wilaya et à ouvrir des espaces de citoyenneté, comme première forme de mobilisation pour le changement démocratique.
Un consensus s’est aussi dégagé sur la situation du pays, que beaucoup jugent très grave. Me Salah Debbouz, président de la Laddh, évoquera la “situation intenable pour le simple citoyen qui ne peut exercer sa citoyenneté, les institutions qui sont là pour le protéger ne fonctionnent pas”. Il citera en exemple la répression du système qui est toujours plus grande. L’intervenant ne manquera pas de mettre en relief la nécessité pour la société civile de se poser en pôle fort. “Il faut un rapport de force.
Ce sont les pétrodollars qui gèrent le pays avec une corruption généralisée qui sature tous les secteurs, et donner 5 milliards de dollars au FMI sans consulter le peuple, nous considérons cela aussi comme de la corruption pour s’acheter le silence des instances internationales”, ajoutera l’orateur. Et de lâcher : “À l’aube d’un changement qui doit être inéluctable, tous et toutes ici, y compris les partis politiques, avons une responsabilité historique.”
Il a été précédé par l’universitaire et coordinateur du Syndicat des enseignants du supérieur solidaires non agréé (Sess), K. Chouicha, qui rappellera, lui aussi, cette responsabilité et ce devoir de se mobiliser avec les citoyens : “Si l’on continue ainsi, nous allons laisser à nos enfants un désert de pierres. Soit on participe à cette initiative de changement, soit on laisse le pays à la dérive. Et si on le laisse en l’état, nous serons tous coupables d’avoir laissé faire.”
La question des partis politiques a longuement été abordée lors de la rencontre. “Le travail de mobilisation pouvait se faire ou non avec les partis qui sont pour un changement dans le pays.” Là encore, il sera précisé qu’aucun parti politique seul ne pourra apporter le changement et qu’eux aussi ont une responsabilité politique à assumer aujourd’hui. Certains diront que les partis politiques plus que les autres savent qu’il n’y a pas de vie politique démocratique, que tout est une affaire de quota.
L’ensemble de la société est gérée de manière sécuritaire par le pouvoir. L’universitaire Mohamed Mebtoul d’Oran dira, pour sa part, que la tâche va être difficile car le “pouvoir a perverti nos âmes. La société bouillonne. Il faut aller vers un changement par la construction de la citoyenneté et que le changement ne viendra que par nous-mêmes”. Au terme de la rencontre avec cet objectif partagé par tous, soit la “nécessité d’aller vers un changement, de fédérer l’ensemble des forces avec comme socle commun et minimum les libertés collectives et individuelles, des élections libres débarrassées du contrôle de l’administration et du pouvoir et l’indépendance de la justice”, il a été annoncé encore la création d’une cellule régionale de l’Espace citoyen.
D. L