De toute évidence, les relations entre l’Algérie et la Libye sont parvenues à se projeter dans une ère marquée du sceau de la confiance et de la volonté partagée de renforcer leur coopération dans tous les domaines, notamment celui extrêmement sensible de la sécurité au centre de la rencontre qu’ont eue hier à Djenane El-Mithak M. Daho Ould Kablia, ministre de l’Intérieur, et son homologue libyen M. Fawzi Abdelaal où l’on notait la présence de hauts responsables des corps de sécurité.
La satisfaction de pouvoir entamer une ère de coopération fructueuse en phase avec les enjeux et défis du contexte actuel où la Libye se trouve engagée dans un processus de refondation de ses institutions, mais également d’une situation sécuritaire lourde de menaces dans la région du Sahel apparaissait clairement dans les interventions des deux ministres. «Nous ne doutons pas des intentions de l’Algérie à l’égard de la Libye de la Révolution du 17 février. Tout au long de notre histoire commune, aucun incident de nature à détériorer nos relations ne s’est produit. Nous ne ménagerons aucun effort pour promouvoir une coopération fructueuse, notre souhait étant d’ouvrir des perspectives prometteuses au profit des deux pays et de la région», souligne M. Abdelaali. M. Ould Kablia s’est félicité que les deux partenaires sont parvenus à dépasser les obstacles apparus et à initier une dynamique mutuellement profitable, grâce aux orientations des Présidents Bouteflika et Abdeldjalil. «L’Algérie qui suit attentivement les efforts que déploie la Libye sœur pour bâtir son Etat, asseoir l’Etat de droit, la stabilité et la sécurité, se tient à ses côtés au moment où elle se trouve également engagée dans la lutte contre les réseaux du terrorisme, du trafic d’armes, de la drogue, de la contrebande, de l’émigration clandestine. Des fléaux qui constituent aujourd’hui des défis pour l’ensemble des pays de la région menacés dans leur stabilité et sécurité», dit M. Ould Kablia. Il rappelle la rencontre tenue à Tripoli les 11 et 12 mars sur la question sécuritaire ayant réuni dix pays et qui a recommandé la conjugaison des efforts pour se prémunir du danger. L’Algérie, note le ministre, a pris des mesures et engagé des moyens importants au plan des effectifs et du matériel pour garantir la sécurité de ses frontières terrestres et a réussi à faire échec à nombre de tentatives portant atteinte à son intégrité territoriale et, dans la foulée, la saisie d’une quantité d’armes a été opérée. L’intérêt commun des deux pays s’agissant de la défense de leurs stabilité et sécurité exige qu’ils unissent leurs positions et coopèrent étroitement. Evoquant la situation dans la région du Sahel, l’orateur a estimé qu’il est impératif de jeter les fondements d’une stratégie à même de garantir la sécurité de nos frontières. Au rang des priorités doit figurer la nécessité d’instaurer un climat de confiance et de sécurité en veillant à aplanir toutes les difficultés, a souligné Ould Kablia. L’Algérie propose la mise en place d’une commission bilatérale qui aura pour tâche d’élargir la coopération tant dans les domaines sécuritaires que ceux relatifs au développement dans les zones frontalières. Il a suggéré de développer les échanges à travers des rencontres entre responsables de la sécurité des deux pays, la coopération dans la surveillance des frontières, l’organisation de cycles de formation au niveau des écoles de formation algériennes, l’envoi de formateurs algériens en Libye. Le ministre fait également part de la disponibilité de l’Algérie à faire bénéficier la Libye de son expérience de la réconciliation nationale qui lui a permis de tourner la page de la tragédie nationale et d’ouvrir une nouvelle ère à l’ombre de l’Etat de droit et de la démocratie. Pour sa part, M. Abdelaali a tenu à souligner que la Libye est un Etat civil qui œuvre à consolider la paix dans le monde tout en se positionnant contre le terrorisme. Le responsable libyen souligne également la nécessité d’unifier les positions de l’Algérie et de la Libye dans les forums internationaux au service de la paix et de la sécurité au niveau régional et international.
M. Brahim
