Rencontre des signataires du pacté économique et social : Une tripartite le 23 décembre prochain

Rencontre des signataires du pacté économique et social : Une tripartite le 23 décembre prochain
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Cette réunion interviendra à la veille de la signature de la loi de finances 2018 par le président de la République qui tiendra par la même occasion le dernier Conseil des ministres de l’année 2017.

La signature de la Charte portant le partenariat public- privé interviendra le 23 décembre prochain dans le cadre de la 22ème tripartite qui se déroulera au siège de la Centrale syndicale. C’est une première du genre qu’un partenariat public-privé soit signé dans le siège d’une Centrale syndicale. «Nous sommes à la fois fiers et honorés. Fiers parce que le siège de la Centrale abrite cette rencontre et honorés parce que c’est le président de la République lui-même qui a donné son aval pour que cette tripartite se déroule au siège de l’Ugta», annonce fièrement un cadre de la Centrale syndicale. Revendiquée depuis longtemps par les organisations patronales, la ratification de ce document qui scellera le partenariat public-privé permettra de mettre l’économie nationale sur les rails. Cette tripartite interviendra à la veille de la signature de la loi de finances 2018 par le président de la République qui tiendra par la même occasion le dernier Conseil des ministres de l’année 2017. Planchés sur le sujet depuis une année, les partenaires sociaux sont arrivés, à travers cette ratification, à donner corps à ce projet de partenariat public-privé. Dans un contexte de crise, le recours à cette alternative est souvent utilisée de par le monde. Pour les spécialistes, les avantages découlant de l’utilisation des PPP sont nombreux: il permet d’optimiser le rapport coûts-résultats, de répartir les risques entre le public et le privé, de permettre à l’entité publique de conserver le contrôle stratégique du service, et enfin bénéficier de l’expérience avérée du secteur.

Cette première étape étant franchie, il convient maintenant de poser la problématique de l’efficacité du partenariat public-privé. Car des questions et des problématiques relatives au dossier restent en suspens: l’aval qu’il vient de recevoir de la tripartite a-t-il force de loi? Ne faut-il pas mener des actions pour assurer la reconnaissance légale des PPP, dont l’insertion d’un titre spécifique dans la loi relative aux marchés publics?

La 22ème tripartite revêt une coloration plus économique que sociale, puisqu’elle sera une occasion pour évaluer le nouveau modèle économique qui a observé un sérieux ralentissement après son annonce en grande pompe, d’abord par le gouvernement Sellal avant qu’il ne soit repris par Ouyahia qui, lui aussi, l’a annoncé devant les parlementaires lors de la présentation du plan d’action. Ce ralentissement d’ailleurs, a intrigué les partenaires européens qui l’ont fait savoir à une délégation de journalistes algériens qui se sont rendus le 28 novembre dernier à Bruxelles. «On ne comprend pas certaines mesures. On ne suit pas certaines décisions.» Les services européens pour l’action extérieure sont dans l’expectative face à l’équation: «Le gouvernement a entamé des mesures en 2016 à travers le nouveau modèle économique. C’est une vraie transformation avec un rôle plus accru et plus intéressant pour le secteur privé dans la sphère économique», fait remarquer Javier Fernandez Admetlla, analyste de données économiques et chargé géographique pour l’Algérie, qui trouve la situation économique boostée par le choc pétrolier très intéressante.

LG Algérie

«Cette situation a forcé le gouvernement à prendre un train de mesures.» Dans cette dynamique, il cite le cas de la loi de finances 2017 qui contenait tout un programme de consolidation consistant à s’étaler sur trois années. «Il y a des choses qui bougent», reconnaît-il, mais son satisfecit ne dure pas longtemps. A son appréciation positive succède l’expectative, l’incompréhension. Le responsable européen estime que les réformes les plus profondes tardent à venir, notamment envers le secteur privé qui est censé prendre le relais, comme alternative au tout-hydrocarbures. La décision de la 22e tripartite qui donnera un rôle plus effectif et visible au secteur privé va-t-elle lever les doutes et les appréhensions du partenaire européen?

Brahim TAKHEROUBT