RENCONTRE AVEC LES DIRECTEURS DES AFFAIRES RELIGIEUSES ET DES WAKFS La Zakat détournée de sa vocation originelle

RENCONTRE AVEC LES DIRECTEURS DES AFFAIRES RELIGIEUSES ET DES WAKFS La Zakat détournée de sa vocation originelle
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Même au sein des structures relevant du ministère, on reconnaît que le fonds récolté ne profite pas souvent aux nécessiteux.

En programmant une réunion d’évaluation avec les directeurs des affaires religieuses et du wakf, la tutelle a certainement voulu mettre de l’ordre dans la maison et mettre un terme aux critiques concernant le fonds de la zakat et sa distribution.



Lors de son intervention, hier, devant les représentants de 12 wilayas, le directeur du wakf au ministère des Affaires religieuses et du Wakf, a mis l’accent sur cette question sensible, en indiquant que la tutelle est ouverte à toutes les propositions pour peu qu’elles soient partagées par tout le monde.

Selon ce responsable, l’argent récolté de la zakat est réparti équitablement et que s’il y a des réserves ou des critiques, c’est uniquement parce que, parmi les gens qui ont sollicité un crédit pour créer une microentreprise, certains n’ont pas joué le jeu. Tout en précisant que c’est au niveau de la zakat el Awkaf que les services du ministère ont relevé le plus de problèmes, il n’a pas hésité à affirmer que des jeunes ayant bénéficié d’un crédit ont revendu le matériel qu’ils avaient auparavant acheté.

LG Algérie

Une pratique qui s’est généralisée à cause du manque de contrôle et de suivi, dit-il. Invité en qualité de représentant de la Banque El Baraka, Nacer Haïder s’est félicité, pour sa part, de l’excellence des relations entre son établissement et le ministère des Affaires religieuses et du Wakf. Depuis l’année 2004, date de la signature de la convention, 760 millions de dinars, sous forme de crédits, ont été accordés aux 4000 bénéficiaires.

Il est persuadé, cependant, que bon nombre d’entre eux ont triché et n’ont pas respecté leurs engagements. «Des bénéficiaires de crédits ont, aussitôt, revendu le matériel qu’ils avaient acquis, provoquant un véritable tôlé au sein de la banque.»

C’est pourquoi, il a insisté sur la destination du fonds de la zakat qui doit profiter, souligne-t-il, exclusivement aux nécessiteux.

Revenant sur les critères, Nacer Haïder a indiqué que la Banque el Baraka exige des bénéficiaires qu’ils produisent, au nombre des pièces à fournir, un document attestant de la fiabilité du projet. Bien que la qualifiant d’enrichissante,

M.Haider est convaincu que «seule une évaluation des résultats après ces neuf années, nous permettra d’approfondir cette expérience et de l’améliorer». Selon lui, beaucoup pensent que les crédits ont un caractère social et ne sont pas remboursables.

Une confusion qui s’ajoute au vide juridique existant et qui ne fait pas obligation à la banque de récupérer son argent en cas de non-respect des clauses contenues dans le contrat par le contractant.

Les imams ont là un grand rôle à jouer, mais comme l’expliquera l’orateur, ils refusent de se mouiller, prétextant qu’ils ne sont pas mandatés pour le faire.